Le Parlement a connu une année houleuse. Le 21 janvier a vu la première séance de l’Assemblée du peuple. Les sièges de cette Chambre basse du Parlement post-Moubarak étaient majoritairement occupés, à hauteur des deux tiers, par les islamistes du Parti Liberté et justice, bras politique de la confrérie des Frères musulmans,
et du parti salafiste Al-Nour. Mais cette large victoire sera éphémère. Le 14 juin, 5 mois plus tard, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) invalidera cette Chambre du Parlement pour les « erreurs procédurales » ayant entaché sa formation.
Un verdict a rendu le pouvoir législatif au Conseil militaire, alors aux commandes du pays, et occasionné une grave crise politique. Les Frères musulmans accusent les militaires d’avoir orchestré la dissolution du Parlement pour s’adjuger le pouvoir législatif, dénonçant un « coup d’Etat ».
Néanmoins, le 8 juillet, soit huit jours après son investiture, le président Mohamad Morsi, qui a formellement renoncé à son adhésion aux Frères musulmans le jour de son investiture, ordonne en vertu d’un décret présidentiel le rétablissement du Parlement dissous,
défiant ainsi l’autorité judiciaire. Un rebondissement que ses détracteurs qualifient à leur tour de « coup d’Etat constitutionnel ». La HCC réagit, pas plus tard que le lendemain, en annulant la décision du président, augurant du bras de fer à venir entre ce dernier et le pouvoir judiciaire. Le président se pliera « par respect à la décision de la Cour suprême », devant une cour qu’il accusera plus tard de « comploter » contre son régime, et qui se trouve aujourd’hui assiégée par ses partisans.
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