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Yasser Idriss : J’espère que Farida Osman ou Ahmad Akram remporteront une médaille

Doaa Badr, Mardi, 21 juillet 2015

Les Egyptiens participeront du 24 juillet au 9 août aux 16es Championnats du monde de natation à Kazan (Russie) avec une solide délégation en courte et longue distance, plongeon et natation synchronisée. Entretien avec Yasser Idriss, président de la Fédération égyptienne de natation.

Yasser Idriss
Yasser Idriss, président de la Fédération égyptienne de natation.

Al-Ahram Hebdo : Quelle est la composition de la délégation égyptienne aux Championnats du monde qui auront lieu du 24 juillet au 9 août à Kazan (Russie) ?

Yasser Idriss : L’Egypte disputera ces Mondiaux avec une très forte délégation non seulement en nombre, mais aussi en qualité. Elle sera repré­sentée à Kazan dans 4 des 5 épreuves disputées aux Mondiaux, telles que la natation de courte distance, natation de longue distance, plongeon et nata­tion synchronisée. Nous serons absents en water polo seulement. Dans la courte distance, nous serons représentés par 7 hommes et 2 dames, qui disputeront plusieurs épreuves. En longue distance, 2 hommes et 2 dames participeront à l’épreuve des 10 km. En plongeon, 3 hommes et 2 dames défendront les couleurs égyptiennes. Finalement, en natation synchronisée, 11 filles disputeront les épreuves indi­viduelles, en couple et par équipe. Ainsi, le total des athlètes est de 29 nageurs, ce qui représente un nombre record par rapport aux éditions précé­dentes.

— Qu’est-ce qui distingue la par­ticipation à ces Mondiaux ?

— Premièrement, le nombre record des athlètes participants. Il faut savoir qu’en natation de courte distance la participation aux Mondiaux est condi­tionnée par la réalisation d’un mini­mum exigé par la Fédération Internationale de Natation (FINA). Deuxièmement, la qualification de 9 nageurs égyptiens en natation de courte distance qui est un record jamais atteint. De plus, 3 nageurs se sont qualifiés avec le minimum A, ce qui représente un autre exploit pour l’Egypte et une première dans l’his­toire. Ces 3 nageurs sont Ahmad Akram (400 m, 800 m et 1 500 m libre), Marwan Al-Qammach (200 m et 400 m libre) chez les hommes. Farida Osman (50 m et 100 m libre, 50 m et 100 m papillon) chez les dames.

— Quelles sont les chances égyp­tiennes à ces Mondiaux ?

— Pour la première fois dans l’his­toire nous disputerons les Mondiaux avec des nageurs prometteurs à la hauteur de la compétition et capables de rivaliser avec les meilleurs du monde. Nos chances sont en natation de courte distance. Selon les records, Farida Osman (championne du monde junior 2011 en 50 m papillon) et Ahmad Akram (médaillé d’or aux Jeux olympiques de la jeunesse de Nanjing) sont capables de se qualifier pour la finale dans plusieurs épreuves, et décrocher une médaille ne sera pas loin de leur portée. J’espère que l’un d’eux pourra remporter une médaille. Il faut savoir que ces deux nageurs ont réalisé une saison parfaite en amélio­rant tous leurs records personnels et des records d’Afrique durant les tour­nois internationaux et les champion­nats universitaires aux Etats-Unis où ils résident, en bénéficiant d’une bourse scolaire. Après la réalisation de grands progrès cette saison aux Etats-Unis, Marwan Al-Qammach possède, lui aussi, une bonne chance de dispu­ter une finale, ce qui sera un exploit pour lui.

— Et pour les autres épreuves ?

Farida Osman
Farida Osman, une chance de médaille pour l'Egypte aux Mondiaux. (Photo : Facebook des athlètes)

— Concernant les autres épreuves, le plus important est la qualification olympique puisque ces Mondiaux sont qualificatifs pour les Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro en 2016. Le premier Africain dans les autres épreuves, à l’exception de la courte distance, sera qualifié directement pour les JO. Mais en plongeon, les athlètes visent plus que la qualification olympique. Les jeunes plongeurs ont réalisé un grand progrès en décrochant plusieurs médailles internationales dont une de bronze en mixte du Grand Prix du Porto-Rico. Mouhab Mohayman a décroché une médaille d’argent aux Jeux olympiques de la jeunesse de Nanjing en plongeon. Pour la nata­tion de longue distance, nous sommes en train de construire une nouvelle équipe composée de jeunes nageurs, dont la plupart sont encore juniors. Le niveau de ces nageurs ne cesse de s’améliorer, mais ils ont besoin d’un peu de temps pour acquérir de l’expérience.

— En quoi a consisté la prépara­tion pour ces Mondiaux ?

— Il faut savoir que les nageurs égyptiens sont en préparation conti­nuelle. En natation de courte dis­tance, chaque nageur s’entraîne avec son entraîneur. Farida Osman, Ahmad Akram, Marwan Al-Qammach et Youssef Al-Qammach se trouvent la plupart du temps aux Etats-Unis où ils étu­dient et évoluent dans des universi­tés américaines. Actuellement, tous les nageurs sont en stage de prépara­tion en Hongrie avant les Mondiaux. Les autres épreuves se déroulent en Egypte dans des camps de prépara­tion. Mais au cours de la saison, les athlètes ont effectué plusieurs stages à l’étranger et avaient disputé plu­sieurs tournois internationaux.

— Ces dernières années, la nata­tion égyptienne a réalisé un grand progrès sur le plan international. Est-ce dû à la résidence d’un grand nombre de nageurs égyptiens aux Etats-Unis ?

— Nous ne pouvons pas dire cela. Par exemple, Ahmad Akram n’est pas resté longtemps aux Etats-Unis. Il vient de commencer sa bourse cette année seulement. Il est retourné en Egypte dès le début de l’été pour s’entraîner sous la houlette du direc­teur technique de la sélection, Chérif Habib, qui suit sa préparation même aux Etats-Unis. La championne du monde junior 2011, Farida Osman, était une star avant de partir aux Etats-Unis. Mais pour les frères Marwan et Youssef Al-Qammach nous pourrons dire que leur progrès est dû à leur séjour aux Etats-Unis.

— Selon vous quelles sont les rai­sons générales du progrès de la natation égyptienne ?

— C’est le résultat d’un système complet qui dépend en premier lieu d’une bonne gestion. Dès mon arri­vée à la tête de la Fédération égyp­tienne il y a 7 ans, j’ai commencé à faire un travail de base, et aujourd’hui nous récoltons les fruits de notre travail. Nous avons donné la liberté aux nageurs de s’entraîner avec leur entraîneur du club et de la ville. Nous avons ouvert les compétitions nationales aux clubs en permettant une participation sans limiter le nombre des nageurs, ce qui a aug­menté la popularité de la discipline et la base des pratiquants. Nous avons encore changé le système des étoiles en ajoutant aux évaluations les points faibles des nageurs égyp­tiens, dont le Start. Nous avons aussi intégré les meilleurs entraîneurs égyptiens à l’encadrement technique de la sélection nationale. Ce travail qui a commencé il y a 7 ans a donné ses fruits aujourd’hui.

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