Yasser Idriss, président de la Fédération égyptienne de natation.
Al-Ahram Hebdo : Quelle est la composition de la délégation égyptienne aux Championnats du monde qui auront lieu du 24 juillet au 9 août à Kazan (Russie) ?
Yasser Idriss : L’Egypte disputera ces Mondiaux avec une très forte délégation non seulement en nombre, mais aussi en qualité. Elle sera représentée à Kazan dans 4 des 5 épreuves disputées aux Mondiaux, telles que la natation de courte distance, natation de longue distance, plongeon et natation synchronisée. Nous serons absents en water polo seulement. Dans la courte distance, nous serons représentés par 7 hommes et 2 dames, qui disputeront plusieurs épreuves. En longue distance, 2 hommes et 2 dames participeront à l’épreuve des 10 km. En plongeon, 3 hommes et 2 dames défendront les couleurs égyptiennes. Finalement, en natation synchronisée, 11 filles disputeront les épreuves individuelles, en couple et par équipe. Ainsi, le total des athlètes est de 29 nageurs, ce qui représente un nombre record par rapport aux éditions précédentes.
— Qu’est-ce qui distingue la participation à ces Mondiaux ?
— Premièrement, le nombre record des athlètes participants. Il faut savoir qu’en natation de courte distance la participation aux Mondiaux est conditionnée par la réalisation d’un minimum exigé par la Fédération Internationale de Natation (FINA). Deuxièmement, la qualification de 9 nageurs égyptiens en natation de courte distance qui est un record jamais atteint. De plus, 3 nageurs se sont qualifiés avec le minimum A, ce qui représente un autre exploit pour l’Egypte et une première dans l’histoire. Ces 3 nageurs sont Ahmad Akram (400 m, 800 m et 1 500 m libre), Marwan Al-Qammach (200 m et 400 m libre) chez les hommes. Farida Osman (50 m et 100 m libre, 50 m et 100 m papillon) chez les dames.
— Quelles sont les chances égyptiennes à ces Mondiaux ?
— Pour la première fois dans l’histoire nous disputerons les Mondiaux avec des nageurs prometteurs à la hauteur de la compétition et capables de rivaliser avec les meilleurs du monde. Nos chances sont en natation de courte distance. Selon les records, Farida Osman (championne du monde junior 2011 en 50 m papillon) et Ahmad Akram (médaillé d’or aux Jeux olympiques de la jeunesse de Nanjing) sont capables de se qualifier pour la finale dans plusieurs épreuves, et décrocher une médaille ne sera pas loin de leur portée. J’espère que l’un d’eux pourra remporter une médaille. Il faut savoir que ces deux nageurs ont réalisé une saison parfaite en améliorant tous leurs records personnels et des records d’Afrique durant les tournois internationaux et les championnats universitaires aux Etats-Unis où ils résident, en bénéficiant d’une bourse scolaire. Après la réalisation de grands progrès cette saison aux Etats-Unis, Marwan Al-Qammach possède, lui aussi, une bonne chance de disputer une finale, ce qui sera un exploit pour lui.
— Et pour les autres épreuves ?
Farida Osman, une chance de médaille pour l'Egypte aux Mondiaux. (Photo : Facebook des athlètes)
— Concernant les autres épreuves, le plus important est la qualification olympique puisque ces Mondiaux sont qualificatifs pour les Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro en 2016. Le premier Africain dans les autres épreuves, à l’exception de la courte distance, sera qualifié directement pour les JO. Mais en plongeon, les athlètes visent plus que la qualification olympique. Les jeunes plongeurs ont réalisé un grand progrès en décrochant plusieurs médailles internationales dont une de bronze en mixte du Grand Prix du Porto-Rico. Mouhab Mohayman a décroché une médaille d’argent aux Jeux olympiques de la jeunesse de Nanjing en plongeon. Pour la natation de longue distance, nous sommes en train de construire une nouvelle équipe composée de jeunes nageurs, dont la plupart sont encore juniors. Le niveau de ces nageurs ne cesse de s’améliorer, mais ils ont besoin d’un peu de temps pour acquérir de l’expérience.
— En quoi a consisté la préparation pour ces Mondiaux ?
— Il faut savoir que les nageurs égyptiens sont en préparation continuelle. En natation de courte distance, chaque nageur s’entraîne avec son entraîneur. Farida Osman, Ahmad Akram, Marwan Al-Qammach et Youssef Al-Qammach se trouvent la plupart du temps aux Etats-Unis où ils étudient et évoluent dans des universités américaines. Actuellement, tous les nageurs sont en stage de préparation en Hongrie avant les Mondiaux. Les autres épreuves se déroulent en Egypte dans des camps de préparation. Mais au cours de la saison, les athlètes ont effectué plusieurs stages à l’étranger et avaient disputé plusieurs tournois internationaux.
— Ces dernières années, la natation égyptienne a réalisé un grand progrès sur le plan international. Est-ce dû à la résidence d’un grand nombre de nageurs égyptiens aux Etats-Unis ?
— Nous ne pouvons pas dire cela. Par exemple, Ahmad Akram n’est pas resté longtemps aux Etats-Unis. Il vient de commencer sa bourse cette année seulement. Il est retourné en Egypte dès le début de l’été pour s’entraîner sous la houlette du directeur technique de la sélection, Chérif Habib, qui suit sa préparation même aux Etats-Unis. La championne du monde junior 2011, Farida Osman, était une star avant de partir aux Etats-Unis. Mais pour les frères Marwan et Youssef Al-Qammach nous pourrons dire que leur progrès est dû à leur séjour aux Etats-Unis.
— Selon vous quelles sont les raisons générales du progrès de la natation égyptienne ?
— C’est le résultat d’un système complet qui dépend en premier lieu d’une bonne gestion. Dès mon arrivée à la tête de la Fédération égyptienne il y a 7 ans, j’ai commencé à faire un travail de base, et aujourd’hui nous récoltons les fruits de notre travail. Nous avons donné la liberté aux nageurs de s’entraîner avec leur entraîneur du club et de la ville. Nous avons ouvert les compétitions nationales aux clubs en permettant une participation sans limiter le nombre des nageurs, ce qui a augmenté la popularité de la discipline et la base des pratiquants. Nous avons encore changé le système des étoiles en ajoutant aux évaluations les points faibles des nageurs égyptiens, dont le Start. Nous avons aussi intégré les meilleurs entraîneurs égyptiens à l’encadrement technique de la sélection nationale. Ce travail qui a commencé il y a 7 ans a donné ses fruits aujourd’hui.
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