Après les récents combats de Cheikh Zowayed, l’Egypte a grand besoin de mettre sur pied une stratégie visant le nettoyage de notre sol des terroristes. Comme au lendemain de la défaite de juin 1967, le leitmotiv selon lequel « la voix de la bataille doit prévaloir » doit être repris pour s’attaquer aux racines du mal terroriste.
L’ennemi terroriste est autant motivé par des gains de territoire que par des gains de partisans. Mais c’est un genre différent de batailles visant à « s’attirer un peuple ». Ce qui signifie que, dans son essence, ce combat cherche à gagner la loyauté d’un peuple. Les terroristes veulent soumettre le peuple à un lavage de cerveau pour l’amener à embrasser la pensée des Khawareg, lesquels, comme l’Histoire nous l’apprend, considéraient comme apostate toute personne qui ne partageait pas leurs idées.
Aujourd’hui, il s’agit d’un califat autoproclamé le 29 juin 2014, et auquel les musulmans sont appelés à adhérer. Les partisans de ce nouveau calife ont réussi à s’approprier de larges pans de territoires en Iraq et en Syrie profitant des batailles qui font rage entre les régimes de ces pays et leurs opposants. C’est dans ces conditions qu’a pris naissance l’Etat islamique en Iraq et au Levant avec Mossoul comme capitale « provisoire », en attendant de fonder leur capitale permanente à Bagdad où « l’émir des croyants », Abou-Bakr Al-Baghdadi, devrait être intronisé. Ledit califat devrait ensuite s’étendre sur tout le monde arabe — avec comme piliers l’Iraq, la Syrie, l’Egypte et l’Arabie saoudite —, ainsi que sur d’autres pays musulmans voisins. L’objectif principal de la dernière bataille de Cheikh Zowayed était donc de contrôler la zone située entre Cheikh Zowayed et Rafah. Il était convenu de faire de cette région du territoire égyptien le noyau de Wélayat (Province) du Sinaï dans l’attente d’une expansion et d’une mainmise totale sur la péninsule.
Nous pouvons ainsi dire que la bataille est menée premièrement pour s’attirer la loyauté de la population en s’intégrant au projet de l’Etat islamique (Daech), et deuxièmement pour s’accaparer des territoires.
D’aucuns focalisent leurs efforts sur le renouvellement du discours religieux, cherchant à bannir la pensée salafiste des mosquées, une pensée qui serait à la base des croyances djihadistes. Il s’agit là d’une approche superficielle, étant donné que ce qui intéresse Daech, les Frères, les salafistes et les djihadistes est d’isoler le peuple du nouveau régime, non pas à travers un discours religieux, mais en ôtant à ce régime toute légitimité politique.
Pour faire face à cette campagne visant à ternir l’image du régime, il convient de réfuter de telles allégations à travers les médias en montrant que la révolution du peuple du 30 juin était plutôt destinée à récupérer celle du 25 janvier que les Frères ont détournée.
Cette affirmation doit se concrétiser dans la pratique par des démarches, des procédures et des lois susceptibles de réaliser les objectifs de la révolution du 25 janvier. A savoir, la fondation d’un Etat civil et démocratique, un Etat de droit concrétisant les principes de la justice sociale, de la liberté et du partage du pouvoir et des richesses. Il serait grand temps d’activer le rôle des organismes de contrôle des fonds publics et de lutte contre la corruption, de mettre en avant le principe de citoyenneté et de mettre un terme à toutes les formes d’arrivisme, de népotisme et d’élitisme. Ce sont ces maux sociaux qui sont exploités par les terroristes de Daech dans leurs tentatives pour s’assurer une loyauté populaire.
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