Al-Ahram Hebdo : Comment jugez-vous la performance des sportifs égyptiens en 2012 ?
Mahmoud Ahmad Ali : Selon les chiffres, les résultats cette année sont meilleurs que l’année précédente. La compétition la plus importante de la saison était bien sûr les Jeux Olympiques (JO) de Londres. En décrochant 2 médailles d’argent par Karam Gaber en lutte et Alaaeddine Aboul-Qassem en escrime, le résultat me paraît parfait. Lors de la précédente édition, Hicham Mesbah avait remporté pour l’Egypte une seule médaille de bronze en judo. A Londres, l’haltérophilie a aussi réalisé une bonne performance avec une 4e place et plusieurs 5es places. Il ne faut pas oublier la bonne performance du coureur Hamada Mohamad en 800 m, qui a réalisé un exploit pour l’Egypte en se qualifiant pour les 8es de finale pour la première fois de l’histoire de l’Egypte dans cette épreuve. Il faut savoir que les athlètes égyptiens ont réalisé ces exploits malgré la mauvaise conjoncture en Egypte. Il semble que la révolution ait été un facteur de motivation pour eux.
— Voulez-vous dire que la mauvaise situation de notre pays n’a pas affecté le sport ?
— Non, je ne voulais pas dire cela. Toutes les disciplines ont été affectées par la situation. L’instabilité qui sévit en Egypte depuis deux ans a affecté la progression de tous les sports. L’année écoulée était très pauvre en compétitions, car elles ont été annulées. En outre, l’activité locale a été suspendue. En plus de la catastrophe de Port-Saïd qui a compliqué la situation et a perturbé la préparation. Certaines fédérations se sont révoltées pour exiger plus d’attention, comme celle de la lutte, suspendant ainsi presque toutes leurs activités. D’autres fédérations ont été dissoutes à cause des conflits internes telle la Fédération de gymnastique. Mais les fédérations ne sont pas restées les bras croisés. Elles ont rattrappé ce manque en organisant des camps d’entraînement en Egypte. Cette situation a eu une influence sur l’état psychologique des athlètes, car on ne peut pas leur demander de faire des efforts alors qu’il n’y a pas de compétitions. Les tournois permettent aux athlètes en particulier et aux sélections en général de connaître leurs points forts et leurs points faibles afin de les améliorer. Or, si les tests sont annulés, pourquoi donc faire un effort ? S’ajoute à tout cela le manque de moyens financiers. A cause de la crise que traverse le pays, nous étions obligés de réduire les budgets des fédérations.
— Selon vous, quelles sont les disciplines qui ont déçu ?
— Il faut savoir qu’en sport il y a un gagnant et un perdant. Chaque athlète, selon ses capacités, fait le maximum d’efforts. Aucun joueur ne veut perdre. Mais parfois, la malchance joue un rôle dans les compétitions. Il faut aussi préciser que les athlètes qui participent aux JO ne sont pas tous à la hauteur. La participation aux JO est en soi un but pour certains athlètes. Cependant, certaines disciplines n’ont pas réalisé la performance espérée comme le judo et le taekwondo.
— Il était prévu que votre mandat en tant que président du Comité olympique égyptien s’achève en juin prochain, pourquoi les élections ont-elles été avancées pour le mois de février ? Et comment jugez-vous votre mandat ?
— L’assemblée générale du Comité olympique a demandé d’avancer les élections pour les organiser juste après les élections de toutes les fédérations égyptiennes. Sans demander l’avis du Comité olympique international, j’ai accepté d’avancer les élections, parce que ce poste ne m’intéresse pas. Concernant mon mandat, je crois qu’il était satisfaisant. Je n’ai ménagé aucun effort pour le développement du sport .
Lien court: