Depuis des semaines, les Rohingyas, communauté musulmane persécutée et marginalisée en Birmanie, fuient, par milliers, leur pays en bateaux, sans connaître leur destination. Perdus dans la mer d’Andaman (sud-est asiatique), des hommes, des femmes et des enfants vivent des conditions inhumaines et trouvent parfois la mort, au grand silence du gouvernement birman qui a toujours refusé de reconnaître cette minorité persécutée, estimée à 1,3 million de personnes. Face à ce drame, Washington a appelé la Birmanie à accorder la « citoyenneté » à cette minorité, qui n’a jamais eu accès au système éducatif et sanitaire, pour mettre fin à leur exode. Sous forte pression internationale, le gouvernement birman a enfin dépêché, cette semaine, son premier bateau de sauvetage pour secourir les Rohingyas perdus en mer, mais il a renvoyé les migrants secourus vers le Bangladesh, refusant de les faire rentrer dans leur pays. En Birmanie, cet exode dure depuis des années, mais le phénomène a pris une tournure catastrophique depuis début mai, suite à la nouvelle politique répressive de certains pays qui refusent d’accueillir les Rohingyas migrants, comme la Thaïlande. L’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont accueilli 3 000 naufragés ces derniers jours, mais elles ont commencé à refouler les bateaux de migrants. Toutefois, ces pays ont vite fait volte-face arrêtant de repousser les bateaux des migrants à la demande des organisations internationales comme l’Onu et la Croix-Rouge. Cette semaine, Kuala Lumpur a même annoncé avoir lancé des opérations de sauvetage en mer. Plus de 88 000 personnes ont entrepris, depuis 2014, le dangereux voyage en mer d’Andaman, dont plus de 25 000 depuis le début de cette année, selon l’Onu .
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