Des circonscriptions sans juges
La salle d’opérations du Club des juges a reçu plus de 27 plaintes concernant l’absence d’une surveillance judiciaire. De simples fonctionnaires, secrétaires de tribunaux et des membres du Parti Liberté et justice ont occupé la place des juges et supervisaient le référendum dans nombre de bureaux de vote. Ces incidents ont engendré des querelles verbales dans plusieurs bureaux, même ceux qui renfermaient des juges, puisque des électeurs ont commencé à soupçonner l’identité de ces derniers.
Une campagne islamiste prématurée pour voter « Oui »
Bien organisé et possédant des moyens variés, le courant islamiste a commencé tôt sa campagne. Avec l’ouverture des bureaux de vote à 8h du matin, la machine des islamistes est bien huilée autour de chaque circonscription. Des tracts sont distribués aux électeurs les appelant à voter « oui ». Des affiches sur lesquelles est écrit « Oui à la Constitution » sont déjà collées sur les murs aussi bien que sur les voitures qui sillonnent les circonscriptions. Les mosquées sont aussi utilisées dans ce but, comme cela s’est passé au Nord-Sinaï, invitant les citoyens, par haut-parleurs, à voter « oui ».
Accueil retardé des électeurs
Il est 8h du matin. Les queues d’électeurs commencent à se former. Pourtant, des bureaux de vote n’ont pas encore ouvert dans certaines circonscriptions. Les justifications sont différentes et peu convaincantes : Le juge, ou plutôt le fonctionnaire, n’est pas encore arrivé. Les bulletins de vote ne sont pas prêts, ou plutôt le bureau de vote n’est pas encore prêt pour accueillir les électeurs. Résultat : les électeurs s’entassent, des cas d’évanouissement sont observés en raison de la bousculade, alors que plusieurs électeurs ont décidé de rentrer chez eux, sans voter.
p Absence d’observateurs
Le gouvernorat du Caire a témoigné d’une absence remarquable d’observateurs dépendant des ONG, des partis et des mouvements politiques. En revanche, des membres du Parti Liberté et justice, bras politique de la confrérie des Frères musulmans, sont présents dans la majorité des bureaux de vote. Pire, à l’Ecole technique pour garçons du cycle secondaire, le juge permettait à un observateur islamiste d’organiser l’opération de vote à sa place quand il devait aller prier.
Des listes désorganisées
Dès les premières heures du référendum, le tohu-bohu a dominé les rangs des électeurs. Au Caire, comme à Assiout ou à Gharbiya, les listes sont désorganisées. Outre l’absence de noms d’électeurs, il y a des noms d’électeurs décédés. La colère atteint son apogée lorsque certains trouvent un émargement en face de leur nom alors qu’ils n’ont pas encore voté. Des procès-verbaux ont été dressés. Pourtant, aucune décision n’a été prise pour la clôture des bureaux de vote concernés.
Un dépouillement avant l’heure
Il est 19h40. Les téléspectateurs sont surpris de la diffusion sur la chaîne Misr 25, propriété des Frères musulmans, de certains résultats du référendum, tandis que la période de vote a été prolongée jusqu’à 23h, à la suite d’une décision de la Haute commission des élections. Pourtant, des bureaux de vote, notamment dans les gouvernorats de Gharbiya et d’Alexandrie, ont insisté à fermer dès 19h, malgré les longues queues qui se formaient encore. Les électeurs interdits de vote se sont chamaillés avec les responsables chargés du référendum. Toutefois, ces derniers ont fait la sourde oreille : ils ont commencé le dépouillement, voire ils ont annoncé les résultats.
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