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Référendum: La révolte des Egyptiens expatriés

Aliaa Al-Korachi, Mardi, 18 décembre 2012

A l’étranger aussi, les citoyens se sont trouvés face à des cas d’infractions flagrants. Ils s’indignent contre la violation « intentionnelle » de leurs droits.

France : Walid, un citoyen sans voix

Se rendant de bon matin à l’ambassade d’Egypte à Paris pour participer au référendum, Walid Abdel-Réhim, un Egyptien vivant en France, ne s’imaginait pas être « irrecevable ». Sa vidéo diffusée sur Internet a fait le tour du monde. Walid est en colère devant l’ambassade protestant contre « des tentatives de fraudes affectant le processus électoral ». Selon sa ver­sion, on ne lui a même pas permis de pénétrer dans l’ambassade lorsque l’un des employés lui apprend qu’il a déjà voté. Sous le choc, il dénonce la fraude qui est, selon lui, intention­nelle.

Le mécontentement règne au sein de la com­munauté égyptienne de Paris. Sur 200 000 Egyptiens vivant en France, seuls 5 000 ont le droit de vote, puisque ce sont les mêmes listes établies depuis la présidentielle. Les inscrip­tions n’ont pas été ouvertes pour ce référendum.

Koweït : « Annonce de mauvais temps ... restez chez vous »

« Fermez bien les portes et les fenêtres ... des vents violents vont se lever », c’est une partie d’un SMS mystérieux qui a circulé le matin du samedi sur les portables des Egyptiens vivant au Koweït, leur conseillant de ne pas sortir. Un SMS resté sans écho. Bien au contraire, l’ambassade d’Egypte au Koweït a connu une forte participation des Egyptiens depuis le premier jour du référendum. Le Koweït arrive en tête des pays ayant le taux de vote le plus dans la région arabe. Une présence massive des partisans de la Constitution a été évidente, invitant les électeurs à voter « oui ». Résultat : des querelles ont eu lieu entre les deux camps, finalement dispersés par les agents de la sécurité.

Ce n’est pas tout, les photos de bourrage d’urnes à l’ambassade d’Egypte au Koweït ont provoqué les Egyptiens qui ont appelé à l’an­nulation des résultats. Un journal koweïtien a même affirmé que 200 000 bulletins de vote marqués « oui » d’avance ont été imprimés par des Frères musulmans au Koweït. Affaire tota­lement niée par le ministère des Affaires étran­gères, qui a révélé que le nombre officiel des électeurs dans ce pays ne dépasse pas les 60 000.

Arabie saoudite : Des voix illégales

Renfermant le plus important électorat à l’étranger (261 924 personnes), les consulats égyptiens de Djeddah et de Riyad ont enregis­tré différentes formes de violations. Des tracts appelant à voter « oui » et portant le cachet de l’ambassade d’Egypte en Arabie saoudite ont été distribués aux électeurs le jour du vote.

D’autres fraudes ont aussi été remarquées, telle l’absence de certains noms sur les listes électorales. La plus flagrante, et qui a poussé « la fédération générale des Egyptiens en Arabie saoudite » à porter plainte contre le résultat du référendum, a été « le vote collec­tif ». Selon la fédération, plus de 10 000 bulle­tins ont été placés d’avance dans les urnes. Ces bulletins ont été transportés illégalement par une compagnie de fret en Arabie saoudite appelée Sky Link et non par les services pos­taux du pays .

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