Berlin
Guido Westerwelle, ministre allemand des Affaires étrangères, a appelé vendredi à la fin des violences au Caire, où s’affrontent partisans et adversaires du président Morsi. « Nous adressons un appel urgent à la raison, à la modération et au dialogue à toutes les forces égyptiennes. La révolution en Egypte est en danger. La dynamique positive du changement pourrait se perdre », a-t-il affirmé. M. Westerwelle poursuivait en appelant « le président à concrétiser son appel au dialogue avec une réelle volonté concrète de discussion ».
Vendredi, la coalition de l’opposition égyptienne, le Front du salut national présidé par Mohamed ElBaradei, estimait qu’on ne lui offrait pas les bases « d’un dialogue véritable et sérieux », et rejetait l’invitation.
Union africaine
L’UA appelait samedi au « dialogue » en Egypte sur le projet de Constitution. Présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma souligne « l’impératif qu’il y a pour toutes les parties prenantes à ouvrir un dialogue et à travailler en vue d’un processus consensuel d’élaboration d’une Constitution », dans un communiqué publié depuis Addis-Abeba, siège de l’UA.
L’Union africaine s’est dit prête à apporter son aide au processus « de quelque manière qui sera jugée appropriée ».
Armée
Plusieurs avions de chasse ont survolé Le Caire dimanche à basse altitude. Aucun porte-parole de l’armée n’était joignable dans l’immédiat.
Des F-16 avaient déjà été vus dans le ciel du Caire lors d’exercices militaires, il y a quelques semaines. D’autres avaient également survolé à plusieurs reprises la capitale à très basse altitude en janvier 2011 pendant la révolution.
Les militaires ont lancé samedi un appel solennel au dialogue pour mettre fin à la grave crise entre le pouvoir et l’opposition.
Faute de pourparlers, l’Egypte emprunterait « un sentier obscur qui déboucherait sur un désastre », ce que l’institution militaire « ne saurait permettre », a dit le porte-parole des forces armées dans cette première réaction officielle des militaires à la crise actuelle.
Taxes
Le président Morsi a suspendu dans la nuit de dimanche à lundi les hausses des taxes sur notamment l’acier, le ciment, les sodas, la bière ou encore les cigarettes, quelques heures seulement après les avoir décidées. Il a demandé à son gouvernement « d’ouvrir un dialogue social sur ces mesures afin de ne pas alourdir le fardeau des citoyens ».
Cette décision survient alors que le président islamiste a décidé de maintenir le référendum sur la Constitution, et que l’Egypte attend un feu vert définitif du Fonds monétaire international concernant le prêt de 4,8 milliards de dollars qui s’accompagnera de mesures destinées à lutter contre l’aggravation du déficit budgétaire.
Lien court: