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Remarques sur le discours d'Al-Sissi

Lundi, 18 mai 2015

Le discours du président Al-Sissi à la nation était riche et mérite une attention particulière, tout comme une profonde discussion. J’en évoquerai ici quelques points que j’estime importants.

D’abord permettez-moi de m’opposer au fait que le discours ait été enregistré et soumis à un montage, ce qui donne une erreur technique qui ne peut avoir lieu pour un discours présidentiel. Le peuple a le droit que son président s’adresse à lui directement, loin de la tutelle de qui que ce soit. Surtout que la spontanéité d’Al-Sissi dans ses discours était l’un des piliers de sa large popularité. De même, j’aimerais insister sur l’importance de la régularité des discours qui doivent être prononcés à un jour fixe chaque mois.

Ensuite, ce qui est à remarquer, est l’ordre dans lequel le président a classé les problèmes qu’affronte l’Egypte. Il a d’abord parlé de la corruption avant de passer au terrorisme, puis l’inflation et la faiblesse de l’appareil administratif étatique.

Il va sans dire que la corruption n’est pas moins dangereuse que le terrorisme, mais il ne suffit pas qu’elle se cantonne dans un simple article dans un discours présidentiel. J’imagine qu’il s’agit là d’un appel à un effort organisé de toutes les parties concernées afin de diagnostiquer scientifiquement le problème et d’en envisager le remède.

Puis, dans le face-à-face avec le terrorisme, il est très important de souligner les propos présidentiels selon lesquels la lutte contre le terrorisme va bien au-delà de l’aspect sécuritaire. Il va s’en dire que l’importance et la vitalité des efforts sécuritaires ne doivent en aucun cas annuler la réalité, selon laquelle la vraie confrontation avec le terrorisme doit être radicale, décisive et de grande ampleur, éradiquant ignorance et pauvreté.

Dans ce contexte, alors que le président promet de se lancer sur une nouvelle piste avec des mesures pratiques pour développer le Sinaï, je saisis, là, l’occasion pour suggérer de nouveau une proposition dont j’ai parlé à maintes reprises et qui est celle de créer un « ministère du développement du Sinaï » à l’instar du ministère établi par Nasser dans les années 1960 afin de construire le Haut-Barrage.

Enfin, le président a eu tout à fait raison de dire que le renouvellement du discours religieux ne relève pas uniquement d’Al-Azhar et des hommes de religion. Car c’est au même titre la tâche des intellectuels égyptiens, dont les efforts doivent converger afin de remplir une mission à laquelle aspire le monde entier et non pas uniquement les musulmans.

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