Mohamad Mohieddine a remporté le seul titre africain pour l'Egypte. (Photo : judoafrique.org)
Avec 8 médailles dont une seule d'or, 3 d’argent et 4 de bronze, la sélection nationale de judo a terminé à la 4e place des 36es Championnats d’Afrique qui se sont déroulés du 24 au 26 avril, à Libreville (Gabon). La Tunisie a terminé 1re avec 8 médailles d’or, 1 d’argent et 4 de bronze. L’Algérie s’est classée 2e avec 4 médailles d’or, 4 d’argent et 5 de bronze. Alors que grâce aux 2 médailles d’or, 1 d’argent et 4 de bronze, le Maroc s’est assuré la 3e place. L’Egyptien Mohamad Mohieddine, dans la catégorie des -73 kg, a décroché la seule médaille d’or. Ce judoka de 23 ans succède ainsi à Gideon Van Zyl qui a connu quatre finales consécutives. Les stars de l’équipe, Ramadan Darwich et Islam Al-Chahabi, se sont contentées d’une médaille d’argent. A quoi s’ajoute une médaille d’or, remportée en compétition par équipe, qui représente la seule bonne performance égyptienne lors de ces joutes continentales, auxquelles ont pris part 226 judokas représentant 27 pays.
Les Egyptiens ont, en réalité, entamé leur recul africain lors de la dernière édition des Championnats d’Afrique qui a eu lieu à l’Ile Maurice, en 2014, en terminant 4e de la compétition, avec 7 médailles, dont 2 d’or, 3 d’argent et 2 de bronze. Cette année, la performance est pire : une seule médaille d’or. Mais lors de l’édition 2013, les Egyptiens ont été classés premiers chez les hommes avec 3 médailles d’or. Un résultat réalisé grâce aux vedettes de l’équipe, Ramadan Darwich (-100 kg), Hatem Abdel-Akhar (-90 kg) et Islam Al-Chahabi (poids ouvert). Au classement général de cette édition, l’Egypte était à la 3e place.
Lors de cette dernière édition du Gabon, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et l’Egypte se sont partagés 15 des 16 titres de champions d’Afrique. Seule Taciana Lima (GBS) a résisté à cette hégémonie, en conservant son titre des -48 kg. Le Cameroun a récolté neuf médailles.
L’Egypte commence à être devancée par ses voisins, en ne récoltant que huit breloques. La relève a du mal à se faire vu l’instabilité politique. Elle pourrait à terme reléguer le pays encore plus loin. D’autant plus que certains pays sont à l’affût comme le Cameroun, sixième du classement avec 9 unités, dont 6 de bronze. Le Sénégal, avec 4 médailles de bronze, est toujours bien placé. « Le niveau du judo africain a nettement progressé ces dernières années, notamment dans les pays de l’Afrique du Nord qui jouissent d’une excellente préparation et qui participent à un énorme nombre de compétitions internationales. Aujourd’hui, la Tunisie et le Maroc possèdent plusieurs athlètes médaillés aux Mondiaux et un bon classement mondial », déclare Hayssam Al-Husseini, directeur technique de la sélection nationale, tout en ajoutant : « Nous sommes dans une période transitoire puisque nous construirons une nouvelle génération pour le judo égyptien. Il faut savoir que la majorité des judokas égyptiens sont très jeunes, ne dépassant pas 20 ans. Seuls 3 athlètes ont une expérience. Ces jeunes judokas ont besoin d’un peu de temps afin d’atteindre leur maturité et de renouveler les exploits de l’Egypte ».
Le directeur technique est allé encore plus loin, en affirmant que les judokas ont un grand mérite, en obtenant ces résultats, car ils étaient confrontés à des conditions difficiles. « Pendant notre séjour au Gabon, la température n’a pas baissé en dessous de 40°, et le taux d’humidité était très élevé, atteignant parfois les 90 %. Il était vraiment éprouvant pour nos athlètes d’évoluer dans des conditions climatiques aussi difficiles », a-t-il précisé. Il a tenu également à attirer l’attention sur l’arbitrage, qui selon lui n’était pas à la hauteur. « L’arbitrage était très mauvais. En fait, les arbitres n’étaient pas à la hauteur du niveau de la compétition et des judokas. L’injustice était flagrante », a-t-il expliqué.
« Un objectif intermédiaire »
En dépit de tout cela, le directeur technique s’est dit satisfait de la prestation des judokas égyptiens, en rappelant que ces Championnats d’Afrique « n’étaient qu’un objectif intermédiaire, car le but principal de la sélection égyptienne est de récolter un maximum de points, en vue des Jeux olympiques de 2016, à Rio ». Certes, avant les qualifications pour les Jeux olympiques à Rio de Janeiro, qui auront lieu à l’été 2016, nos judokas participeront aux Championnats du monde, prévus du 27 au 29 août 2015, au Kazakhstan. Entre-temps, ils effectueront des stages, notamment en Biélorussie et en Russie. En outre, ils prendront part à des tournois internationaux de Grand Prix afin de récolter le maximum de points possibles pour la qualification olympique. Les 20 premiers au classement olympique de chaque catégorie iront directement à Rio. « Actuellement, l’Egypte possède 6 judokas dans le top 20 tels que Ramadan Darwich, Islam Al-Chahabi, Hatem Abdel-Akhar, Mohamad Mohieddine, Aly Hazem et Mohamad Aly. Soit un bon nombre puisque nous espérons nous qualifier avec un maximum de judokas », conclut Al-Husseini.
Lien court: