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L'ignorance dans l'enseignement

Mardi, 21 avril 2015

L’incident qui a eu lieu dernièrement dans une école de Guiza, où 75 ouvrages de la bibliothèque scolaire ont été brûlés, comporte 4 malheurs. Des livres brûlés publiquement en plein jour, dans un pays qui prétend être la plus ancienne civilisation au monde, voilà ce qui est honteux. Les Egyptiens, qui ont transmis le savoir à d’autres peuples de la planète, ont contemplé cette scène avec des sentiments différents.

Qu’est-ce qui peut pousser un secteur de la population égyptienne à accepter un tel désastre ? Ce sont assurément ces gens qui diffusent la haine, qui incitent à l’exclusion et qui distribuent les accusations naïves.

Le premier malheur dans ce crime, c’est qu’il y a encore au XXIe siècle des « tribunaux d’inquisition ». Ces tribunaux sont, depuis la nuit des temps, synonyme de déshonneur, que ce soit en Europe ou dans le monde islamique quand les ouvrages du philosophe Avéroès ont été brûlés en 1198.

Le deuxième malheur est que les responsables de l’enseignement de nos enfants sont peu cultivés, au point de ne pas faire la différence entre un ouvrage qui encourage la pensée et un autre qui prêche le fanatisme. Brûler un livre, n’importe lequel, est un crime car il faut faire face à la pensée par la pensée. Il est déplorable de constater que des responsables de l’enseignement dans notre pays n’ont jamais entendu parler d’écrivains importants comme Ali Abdel-Razeq, Abdel-Razeq Al-Sanhoury, Hussein Moëness, Osmane Amin, Farid Wagdi et autres symboles de la culture, dont les ouvrages ont été brûlés la semaine dernière.

Le troisième malheur est qu’il n’y a pas de gouvernement au sens moderne du mot depuis de longues décennies en Egypte. Car dans les pays où il y a des gouvernements modernes, les responsables d’un ministère (l’Enseignement) ne brûlent pas des livres publiés par un autre ministère (la Culture). Et le deuxième ministère ne condamne pas ce que fait le premier !

Le quatrième malheur est que l’incinération des livres encourage à la violence, alors que le terrorisme a atteint un niveau alarmant dans l’histoire contemporaine.

Les 4 malheurs sont tous déplorables. Mais l’ignorance des responsables de l’enseignement est le pire des dangers.

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