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FMI-BM : Le pétrole et la croissance au menu

Névine Kamel, Lundi, 13 avril 2015

Les réunions annuelles du printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international se déroulent du 15 au 17 avril à Washington. Cette année encore, la baisse des cours du pétrole est au centre des discussions. Dossier.

FMI-BM : Le pétrole et la croissance au menu
Les prix du pétrole ont baissé de 50% en l'espace de quelques mois. (Photo:AFP)

La baisse des prix du pétrole, la guerre au Yémen, l’économie iranienne ... Le Moyen-Orient figurera cette année encore au coeur des réunions du printemps de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI) du 15 au 17 avril à Washington. « Les cours du pétrole constituent une question d’ordre international qui touche tous les membres du FMI et de la BM », assure un responsable du FMI, qui préfère garder l’anonymat. La baisse des cours du pétrole est une arme à double tranchant. Les pays importateurs, comme les Etats-Unis et l’Europe, profitent de la baisse des cours, étant donné l’allégement de leur facture d’importations. En même temps, les pays exportateurs de pétrole, surtout les pays du Golfe, subiront les effets négatifs de la baisse des cours, sachant que ces pays jouent un rôle très important dans l’aide financière fournie aux pays en voie de développement, et sont des investisseurs de poids sur la scène internationale. « Les pays du Golfe sont un acteur majeur sur la scène internationale et leurs économies ont une grande influence sur la conduite de l’économie mondiale », dit l’expert.

Selon le dernier rapport du FMI, publié la semaine dernière, les pays développés auront une croissance de 1,6 % au cours des 5 prochaines années, contre 1,3 % au cours de la période 2008-2014. Ces taux de croissance restent inférieurs à ceux réalisés avant la crise financière. Le taux de croissance était de 2,25 % entre 2001 et 2007. Selon le rapport, la croissance des pays en voie de développement régressera aussi pour se situer autour de 5,2 %, contre une moyenne de 6,5 %, entre 2008 et 2014. L’insuffisance des investissements directs est l’une des principales raisons de la baisse du taux de croissance. « D’où l’importance des économies des pays du Golfe, principaux investisseurs actuellement », selon l’expert du FMI. Les pertes dues à la baisse des cours du pétrole sont estimées à 300 milliards de dollars en 2015, soit 21 % du total du PIB des pays du Golfe, estime le rapport du FMI, publié en janvier dernier, en soulignant que l’Arabie saoudite, l’Iraq, la Libye et le Qatar seront les pays les plus touchés par la baisse des cours.

Les cours du pétrole ont perdu 50 % en 2014 pour s’aligner à moins de 50 dollars le baril. Cette baisse est due à l’abondance de l’offre et à la baisse de la demande sur le marché international. Les réunions du FMI et de la BM en 2014 avaient conclu que les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) avaient besoin de mesures pour hisser la croissance, créer des emplois, promouvoir l’équité et diversifier leurs économies.

3 % attendus
Masood Ahmad, directeur du Département Moyen-Orient auprès du FMI, avait estimé au cours des réunions de 2014, que les pays de la Mena vont connaître une autre année d’activité économique molle, avec une croissance attendue de 3 % environ. « Il s’agissait à ce moment de turbulences politiques au sein de la région et de leurs effets sur les économies. Cette année, c’est différent. Les cours du pétrole sont au coeur des défis de la région », explique l’expert de la FMI.

Les problèmes économiques auxquels est confrontée la région figuraient également en bonne place à l’ordre du jour des réunions du printemps 2014 du FMI et de la Banque mondiale. Les représentants du FMI avaient souligné que l’institution, qui compte 188 membres, est résolue à aider les pays de la région, y compris les pays arabes en transition — Egypte, Jordanie, Libye, Maroc, Tunisie et Yémen.

Chaque année, les réunions du printemps rassemblent à Washington un certain nombre d’acteurs et d’observateurs : délégations de responsables gouvernementaux, journalistes, organisations de la société civile, mais aussi membres du secteur privé et du milieu universitaire. Les réunions du comité de développement, du forum conjoint de la BM et du FMI, et du comité monétaire et financier international du FMI, constituent habituellement les moments forts de ce rassemblement et permettent de discuter des évolutions sur la scène internationale.

Réunissant un nombre considérable de responsables des pays membres, les assemblées annuelles offrent l’occasion de tenir des consultations plus ou moins élargies, de nature formelle ou informelle. De nombreux séminaires ont en outre lieu en marge de ces assemblées, dont notamment des séances organisées par les services des deux institutions à l’intention des médias. Le programme des séminaires des assemblées annuelles est destiné à favoriser de féconds échanges de vues entre représentants du secteur privé, délégués des pays membres et hauts responsables de la BM et du FMI. Enfin, chaque année, à l’occasion de ces assemblées, la fondation créée en l’honneur de Per Jacobsson, troisième directeur général du FMI, organise une conférence consacrée à la finance internationale.

La crise de la région euro, les sanctions contre la Russie, la possibilité de maintenir un dollar fort seront également discutées au cours des réunions, de même que le système financier international et le système fiscal.

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