Algérie
L’Algérie a refusé de participer avec des troupes dans l’opération militaire en cours au Yémen. Alger a fait savoir que « l’Algérie n’enverra pas son armée en dehors de ses frontières ».
Pour Alger, il n’y a pas d’alternative au dialogue, et un règlement pacifique est un impératif au Yémen. L’Algérie prône le respect du droit international, refusant de soutenir une intervention militaire sans l’aval de l’Onu et du Conseil de sécurité.
Chine
Pékin s’est déclaré préoccupée par les événements au Yémen. « Nous espérons que toutes les parties […] réussiront à surmonter leurs divergences et à résoudre la crise actuelle à travers le dialogue politique », a déclaré la porte-parole du ministère Chinois des Affaires étrangères.
Etats-Unis
Washington, allié du président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi, a promis « un soutien logistique et de renseignement » à la coalition anti-Houthis. « Les forces américaines ne prennent pas directement part aux opérations, mais elles ont mis en place une cellule conjointe avec l’Arabie saoudite pour coordonner le soutien américain », a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité national américain. Les forces américaines ont aussi porté secours à deux pilotes saoudiens qui s’étaient éjectés jeudi dernier de leur F-15 dans le Golfe d’Aden.
Iran
Téhéran, qui dément toujours les accusations de fournir un soutien militaire aux Houthis, a rapidement réagi contre cette intervention. Pour Téhéran, l’opération militaire fait « perdre les chances d’un règlement politique des divergences internes au Yémen ». Selon Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, « c’est une démarche dangereuse qui créera plus de tensions dans la région et n’apportera aucun bénéfice à aucun pays ».
Iraq
Bagdad a rapidement condamné l’intervention militaire au Yémen, se disant pour une solution politique. Pour Bagdad, ces frappes vont mener à une militarisation des conflits politiques dans la région. Le ministre iraqien des Affaires étrangères, Ibrahim Al-Jaafari, a indiqué que son pays n’avait pas été mis au courant de cette intervention. Al-Jaafari a mis en avant le principe de non-intervention dans les affaires d’un Etat souverain. (lire entretien page 6).
Liban
Dans ce pays politiquement divisé, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah soutenu par l’Iran, a prédit que « Riyad sera vaincu au Yémen ». Dans le camp opposé, le chef du Courant du Futur, Saad Al-Hariri, a qualifié de « sage et courageuse » la décision du roi Salman d’intervenir militairement au Yémen. Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a également apporté son soutien à l’opération, « car les événements au Yémen constituent une menace pour la sécurité nationale du Royaume saoudien ainsi que pour les intérêts des expatriés libanais qui y travaillent depuis des décennies ».
Onu
Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a déclaré « prendre note » de l’intervention militaire saoudienne, « à la demande du gouvernement yéménite ». Toutefois, pour Ban Ki-moon, les négociations demeurent la seule option au final pour résoudre la crise yéménite. Il a rappelé à toutes les parties concernées leurs obligations, en vertu du droit international humanitaire, à assurer la protection des civils
Russie
Moscou a demandé l’arrêt immédiat de toute intervention militaire au Yémen. La Russie craint « que le conflit au Yémen ne perturbe les négociations sur le programme nucléaire iranien, en plein sprint final ».
Syrie
Alors que l’opposition syrienne a exprimé son appui à l’opération militaire menée par l’Arabie saoudite, le régime de Bachar Al-Assad voit, quant à lui, que cette opération constitue une « agression flagrante ».
Turquie
Ankara a rapidement appuyé cette opération en dénonçant une volonté de « domination iranienne dans la région ». « L’Iran doit changer de mentalité, ses agissements dans la région dépassent les limites de la patience », a lancé le président turc Ragab Tayyeb Erdogan, tout en affirmant que son pays envisageait de fournir une « aide logistique » à l’Arabie saoudite dans son action militaire au Yémen. Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu, a évoqué « un partage de renseignements et l’envoi d’une mission de formation au Qatar ».
Union Européenne
L’UE a mis en garde contre les « graves conséquences régionales », que peut provoquer l’intervention militaire saoudienne. Pour la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, « l’action militaire n’est pas une solution ». Elle appelle les acteurs régionaux à « agir de manière responsable et constructive, afin de créer les conditions pour un retour aux négociations ». Pourtant, la Grande-Bretagne, la France et la Belgique ont annoncé leur soutien à cette opération.
Lien court: