Al-Ahram Hebdo, Egypte |La succession du pape en question
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 25 au 31 Juillet 2007, numéro 672

 

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Egypte

Religion. Des intellectuels coptes réunis cette semaine au Caire ont exigé un changement des procédures d’élection du pape de l’Eglise copte orthodoxe. Une requête accueillie avec beaucoup de réserves. Explications.

La succession du pape en question

Alors que le pape Chénouda III, 83 ans, vient de rentrer d’un voyage aux Etats-Unis où il a suivi un traitement médical, des voix s’élèvent réclamant un changement des procédures d’élection du chef de l’Eglise copte orthodoxe. C’est dans ce contexte qu’un groupe d’intellectuels laïques se sont réunis cette semaine sous le nom de « front laïque chrétien ». « L’état de santé du pape est critique. Nous devons réfléchir à l’avenir. Il faut modifier les procédures d’élection du pape », a annoncé Kamal Zakher Moussa, fondateur du front.

Les voyages répétitifs du pape Chénouda III à l’étranger pour traitement ont ravivé le débat sur la succession du chef de l’Eglise. Chénouda III est le 117e pape dans l’histoire de l’Eglise copte orthodoxe. La loi ecclésiastique actuelle qui régit l’élection du pape a été promulguée par le saint-synode en 1957. Conformément à celle-ci, le saint-synode dispose d’une semaine pour choisir un patriarche provisoire après la disparition du précédent parmi les archevêques les plus âgés. Une commission regroupant des archevêques du saint-synode prépare ensuite une liste de 7 candidats, au maximum, parmi les archevêques et ayant passé au moins 15 ans dans la vie monacale. La commission élit ensuite trois candidats parmi les sept. Un tirage au sort se déroule enfin au siège de l’église Morqossiya, au Caire, pour choisir le nouveau patriarche. Ni la maladie, ni l’invalidité ne permettent de changer le pape car il est considéré, selon les consignes de l’Eglise, comme le représentant du Christ sur terre.

Pourtant, selon certains intellectuels coptes, cette loi date de 50 ans et n’est plus adaptée aux évolutions. « Nous avons fait quatre propositions pour l’élection du pape. Nous avons invité l’Eglise copte orthodoxe à envoyer un représentant pour discuter de ces propositions mais l’Eglise a émis des réserves », explique Ishaq Hanna, porte-parole du front. La première proposition est l’élargissement du vote à tous les coptes et l’annulation du tirage au sort. « L’élection doit se dérouler dans toutes les églises coptes orthodoxes à l’instar des élections parlementaires et présidentielles. Le copte en tant que citoyen a actuellement le droit de choisir son président et son député, or, il lui est interdit de choisir son pape », ajoute Hanna. Il pense qu’il est nécessaire de revoir également les conditions requises pour la papauté. « Le pape ne doit pas nécessairement être un archevêque. Il peut être un simple moine, son âge ne doit pas dépasser les 50 ans. En outre, le pape ne doit pas garder son siège jusqu’à la mort, mais des élections régulières doivent se dérouler chaque dix ans », assure-t-il.

 

Représentant du Christ

L’Eglise orthodoxe a reçu cette initiative avec beaucoup de réserves. « Les procédures qui régissent l’élection du pape sont inspirées de l’Evangile. Donc, elles ne doivent pas être sujettes à discussion », annonce avec fermeté le père Morqoss Aziz, père à l’église Moallaqa, au Vieux-Caire. Il affirme que l’élection du pape ne peut en aucun cas être comparée à l’élection présidentielle ou parlementaire. « Selon l’Evangile, le pape est le représentant du Christ, donc, il doit être choisi par Dieu et non pas par des gens, et son siège est durable jusqu’à sa mort. En outre, la hiérarchie du sacerdoce doit être respectée. Un moine qui n’est pas nommé comme archevêque ne peut pas être élu comme pape », critique le père Youhanna Sabet, de l’église de la Vierge Marie.

Le pape Chénouda III a été élu comme patriarche en octobre 1971. Dès son arrivée à la tête de l’Eglise, il se veut l’instigateur d’un projet politique, religieux et social intransigeant, différent de celui de ses prédécesseurs. Par exemple, il interdit le divorce sauf en cas d’adultère, tandis que ses prédécesseurs l’autorisaient dans d’autres cas de figure. D’autre part, il raffermit son pouvoir sur l’Eglise faisant de celle-ci le porte-parole des coptes. Une sorte d’intermédiaire entre l’Etat et les citoyens coptes. Or, cette intransigeance de l’Eglise a donné lieu à une certaine opposition. Ainsi, les récentes années ont-elles témoigné d’une multiplication des mouvements exigeant une réforme de l’Eglise. Il y a une crainte que l’un des proches collaborateurs du pape connus pour leur intransigeance soit élu comme successeur. C’est dans ce contexte que s’inscrivent l’initiative du front des chrétiens laïques et d’autres initiatives de réforme lancées au cours des récents mois. Des initiatives qui resteront sans doute lettre morte.

Marianne Youssef

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