Le
Conseil Suprême des Antiquités (CSA) et l’Institut Français
d’Archéologie Orientale du Caire (IFAO) ont signé la semaine
dernière un protocole de coopération scientifique et technique
dans le domaine de la conservation et de la restauration des
monuments.
« L’IFAO possède son propre laboratoire de
restauration doté d’équipements modernes afin de pouvoir
satisfaire la demande de conservation des sites et du matériel
archéologique découvert. Un nouveau laboratoire uniquement pour
les analyses du carbone 14 a été inauguré en mai dernier »,
explique Gamal Mahgoub, directeur de l’administration centrale
de la conservation et de la restauration du CSA. Ce nouveau
laboratoire va faciliter beaucoup de tâches. « Au lieu d’envoyer
des spécimens pour les analyser à l’étranger, il serait beaucoup
plus facile de les faire ici. On économise ainsi le temps,
l’argent et l’effort. On peut aussi refaire l’analyse deux ou
trois fois ... », souligne Hicham Al-Leissi, archéologue du CSA.
Le CSA, de son côté, possède aussi un laboratoire de
restauration bien équipé avec un grand nombre d’appareils
modernes. « Avec ces nouveaux laboratoires, on pourra former les
restaurateurs et archéologues égyptiens. Des spécialistes
français se rendent souvent en Egypte, ainsi on pourrait
héberger les Egyptiens à l’IFAO afin de profiter le plus
possible », souligne Laure Panlatacci, directeur de l’IFAO.
Selon le protocole signé, le CSA et l’IFAO
conviennent d’échanger leurs compétences dans le domaine des
analyses et des études sur le terrain et dans les laboratoires
en mettant toutes les facilités à la disposition des deux
parties. Ils vont de même mettre au point une stratégie pour
résoudre les problèmes des monuments en Egypte et veiller à
l’exécution des projets communs. Le protocole signé stipule
également d’organiser des sessions de formation réciproques pour
les spécialistes scientifiques des deux institutions à travers
l’échange de compétences entre les deux parties dans le domaine
de la manipulation des équipements modernes qui existent chez
les deux côtés. En plus de cet échange, des stages de formation
théoriques et pratiques seront organisés pour les restaurateurs
du CSA par les experts de l’IFAO toujours dans les domaines de
la conservation et de la restauration des monuments en pierre,
des objets métalliques, des sites archéologiques, des archives,
de la poterie, de la céramique et du verre. « L’IFAO s’engage de
sa part à faire de son possible auprès des autorités françaises
pour que les restaurateurs du CSA puissent bénéficier de bourses
de formation en France afin de s’initier aux dernières
techniques scientifiques de restauration », souligne Gamal
Mahgoub.
La durée de ce protocole est de quatre ans, à
compter de la date de sa signature. Il est renouvelable par voie
d’avenant. « Ça peut être le début d’un projet qui dure des
années. On a chaque fois des choses différentes. Donc, c’est
tout un projet qu’il faut développer », conclut Laure Panlatacci.
En fait, la coopération avec le côté français
n’est pas nouvelle. Elle date depuis bien des années, avant même
la création de l’IFAO qui a été fondé en 1880. Ce protocole est
en fait une initiative de la part de l’IFAO qui a une longue
expérience dans le domaine de l’archéologie.
Amira Samir