La
grippe aviaire, les inondations et les actes terroristes sont
des exemples de crises qui peuvent profondément affecter le
secteur du tourisme si leur gestion n’est pas faite selon les
méthodes scientifiques fixées par l’OMT. C’était, en fait, le
sujet le plus important discuté lors de la réunion du comité de
gestion des crises, qui s’est tenue dernièrement au siège de
l’OMT en Espagne. En fait, l’organisation a classé lors de cette
réunion les catastrophes qui ont une influence négative sur
l’industrie du tourisme en trois catégories. La première est
celle qui concerne les catastrophes naturelles comme les
inondations et les tremblements de terre. La deuxième est celle
en relation avec la politique comme les attentats terroristes et
les coups d’Etat. Quant à la troisième catégorie, c’est celle
qui touche les citoyens comme les épidémies et les maladies
telles le sars et la grippe aviaire. C’est surtout cette
troisième catégorie qui a été examinée en détail au cours de
cette session.
Lors de cette réunion, l’OMT a apprécié le
travail fait par le département de gestion des crises au
ministère du Tourisme égyptien qui a été créé depuis trois ans,
suite aux attentats de Charm Al-Cheikh. « L’essentiel c’est la
rapidité de l’intervention en cas de crise. Les premières heures
sont les plus importantes pour calmer les touristes qui se
trouvent sur le lieu de la crise et pour apaiser leurs parents
dans leurs pays d’origine. Les réactions pendant ces heures
donnent des indices préalables sur les effets que va engendrer
la crise et comment les traiter. La coordination avec toutes les
parties concernées et les mesures à prendre pour avoir les
nouvelles exactes au fur et à mesures sont d’une importance
vitale. La crédibilité aussi est primordiale pour ne pas perdre
davantage la confiance des touristes », explique Hala Al-Khatib,
directrice du département de gestion des crises et conseillère
de communication au ministère du Tourisme. Hala Al-Khatib donne
l’exemple qui a eu lieu en Egypte après les derniers attentats
de Dahab. « Une cellule de crise a été créée, on y travaillait
24 heures sur 24 pour circonscrire les effets de l’événement »,
dit-elle.
D’autres crises exigent d’autres procédures,
comme le changement de la campagne médiatique et publicitaire.
C’est ce qui s’est passé lors de la grippe aviaire qui a effrayé
toute l’Egypte pendant l’hiver. « Pendant la crise de la grippe
aviaire, on a eu recours aux médias internationaux et surtout
ceux qui s’intéressent au tourisme, parce que les touristes
avaient peur. Ils confondaient entre Kafr Al-Cheikh, le
gouvernorat du nord du Delta, où se sont déclarés plusieurs cas
de grippe aviaire, et Charm Al-Cheikh, la ville balnéaire et
touristique si célèbre. Il fallait leur clarifier les choses
pour les apaiser. Ainsi l’effet de cette crise était très léger
», assure Hala Al-Khatib.
Pendant cette réunion aussi, il a été décidé
de constituer un groupe de travail formé de plusieurs pays
membres de l’OMT, entre autres l’Egypte, qui prendra la charge
de mettre une liste des crises éventuelles dans le monde entier.
Cette liste permettra d’envisager les solutions nécessaires afin
de pouvoir surmonter la situation, tout en mettant un plan de
gestion le plus rapidement possible. En plus, les études de
l’influence de ces crises sur le mouvement du tourisme mondial
et sur l’économie seront l’une des tâches de ce groupe de
travail. Les résultats de toutes ces recherches seront publiés
dans des bulletins périodiques qui seront à la disposition de
tous les pays membres de l’OMT.
Dalia Farouk