Al-Ahram Hebdo, Opinion
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 19 au 25 juillet 2006, numéro 619

 

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Opinion

Mohamed Salmawy

Abdallah Al-Achaal
 Politologue

Samia Khedr
 Professeur en sociologie politique

 

Ibrahim Nafie

ÉDITO
Nouvelle donne

La capture de deux soldats israéliens et le bombardement du nord de l’Etat hébreu par le Hezbollah montrent une fois de plus que le parti chiite libanais est un acteur incontournable du Proche-Orient, obligeant l’Etat juif à se battre sur plusieurs fronts.

Allié de Damas et de Téhéran, mais bête noire d’Israël et des Etats-Unis, qui l’ont inscrit sur la liste des mouvements terroristes, critiqué à l’intérieur même du Liban par la majorité parlementaire pour son refus de désarmer, le Hezbollah agit avec un sens aigu de la « realpolitik ». Comme il l’a montré une fois de plus mercredi dernier en capturant les deux soldats israéliens, il décide lui-même le plus souvent du moment opportun pour lancer ses actions militaires anti-israéliennes ou respecter le cessez-le-feu.

Le moment choisi pour l’opération du Hezbollah ne doit rien au hasard. Bien au contraire, il oblige l’Etat hébreu à des choix difficiles. Elle intervient alors qu’Israël est déjà empêtré dans une offensive majeure contre la bande de Gaza à la recherche d’un caporal capturé le 25 juin par un commando palestinien qui veut l’échanger contre des détenus palestiniens. A l’instar du chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui avait conditionné la libération de ce soldat à celle de détenus palestiniens, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a posé des conditions similaires : les deux soldats israéliens ne retourneront chez eux « que dans le cadre d’un échange », par le biais de négociations indirectes. Il s’est abstenu de dire si cet échange pourrait inclure des Palestiniens détenus en Israël.

Des négociations indirectes, à travers une médiation allemande, avaient précédé l’échange en janvier 2004 de quelque 400 Palestiniens et autres détenus arabes contre les corps de trois soldats israéliens et un officier à la retraite, détenus par le Parti de Dieu. Cet échange de prisonniers avait été considéré comme une victoire politique majeure pour le Hezbollah.

Khaled Mechaal avait répondu la semaine dernière au premier ministre israélien, Ehud Olmert, qui a déclaré qu’il ne négocierait jamais un échange de prisonniers, en affirmant qu’Israël l’avait déjà fait avec le Hezbollah. Le Hezbollah est ainsi venu à la rescousse du Hamas, en enlevant les deux soldats israéliens. Le Hamas a d’ailleurs publié un communiqué à Beyrouth dans lequel il estime que l’opération du Hezbollah « prouve de nouveau la complémentarité du projet de résistance contre l’entité sioniste, que ce soit en Palestine ou au Liban ». Cette complémentarité est souvent évoquée par les responsables du Hezbollah, même si Hassan Nasrallah s’en tient le plus souvent dans ses discours à poursuivre la « résistance » jusqu’à la libération des détenus libanais en Israël et le retrait d’Israël des fermes de Chebaa, un secteur conquis par Israël sur la Syrie en 1967 et revendiqué par Beyrouth avec le consentement de Damas.

 




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