Al-Ahram Hebdo, Sports | le Suisse Bertrand Reeb, « Le sport est une science et non plus une gestion au jour le jour »

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 Semaine du 23 au 29 novembre, numéro 897

 

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Sports

Omnisports . De passage en Egypte, le Suisse Bertrand Reeb, président du Centre International d’Etude du Sport (CIES), évoque son programme et ses ambitions.

« Le sport est une science et non plus une gestion au jour le jour »

Al-ahram hebdo : Vous êtes en Egypte pour l’ouverture de la 4e édition du programme FIFA/CIES pour la gestion sportive à l’Université du Caire. La plupart des lecteurs connaissent la FIFA mais peu de gens connaissent le CIES ...

Bertrand Reeb : C’est une fondation à but non lucratif créée en 1995 à Neuchâtel à la suite d’un partenariat avec la Fédération Internationale des Associations de Football (FIFA), l’Université de Neuchâtel, la ville de Neuchâtel et le Canton de Neuchâtel. Le CIES est considéré comme étant « le bras académique » de la FIFA.

— Quels sont les objectifs du CIES et les stratégies pour les réaliser ?

— Le CIES a été créé afin de favoriser une coopération plus étroite entre le monde sportif et le monde académique, en améliorant les compétences de gestion du sport et en permettant de comprendre certains phénomènes sportifs grâce à la recherche.

La technologie et la recherche ont touché le sport à l’instar de tous les autres domaines d’activité de notre société. Le sport est désormais une science et non plus seulement une gestion au jour le jour. On ne peut plus évoluer dans le monde sportif sans être informés des nouveautés.

Les objectifs du CIES sont de développer les activités sportives à travers la formation, le conseil et la recherche spécifique au monde du sport. Le CIES est ouvert à tous les sports ainsi qu’aux diverses réalités du monde.

— Pourquoi avoir choisi l’Egypte ?

— Le CIES a souhaité organiser son Programme de gestion sportive en Egypte, car c’est un pays-clé dans sa région, surtout dans le domaine du sport. Après des discussions avec plusieurs universités, son choix s’est porté sur l’Université du Caire, vieille et prestigieuse institution académique. Je suis un peu les activités sportives en Afrique et il est évident que l’Egypte occupe une place de choix sur le continent mais également au Proche-Orient. L’Egypte est le recordman des titres en football et possède de très bonnes équipes de handball et de volley-ball.

L’Egypte, c’est aussi l’un des 4 membres fondateurs de la CAF ainsi que le premier pays arabe et africain à avoir participé à la Coupe du monde. Sur le plan administratif, les présidents de la Fédération internationale de handball et d’autres confédérations africaines de sport sont des Egyptiens.

— Revenant aux programmes. Leurs contenus sont-ils typiquement les mêmes dans toutes les universités du monde ?

— Bien sûr que non. Ils varient d’une région à une autre. Ils sont adaptés à chaque région en fonction des besoins locaux, des points forts et des points faibles. Il existe 6 modules principaux communs : ils se rapportent à la finance, au droit, à la gestion du sport, au marketing et au sponsorship, ainsi qu’à la communication et la gestion des événements sportifs. Ces six modules constituent le dénominateur commun à tous les programmes organisés dans le cadre du réseau et représentent l’épine dorsale de la gestion sportive partout à travers le monde. Parallèlement, il y a d’autres modules adaptés aux besoins de chaque région. Par exemple, l’Université du Caire enseigne un module sur la sécurité : comment sécuriser les stades, les installations sportives et les individus pendant un événement.

Ce programme s’adresse aux gens qui désirent adopter une approche professionnelle. Il leur donne les outils de base pour une bonne gestion sportive et met à jour leur connaissance dans ce domaine.

— Comment organisez-vous les cours ?

— Tout d’abord, je tiens à préciser que ces cours sont animés par des conférenciers et des universitaires venant du monde entier. Nous cherchons à offrir aux participants ce qui leur manque dans le domaine de la gestion du sport. Par ailleurs, face aux difficultés de mobiliser des participants sur une année entière, nous avons opté pour un système en modules et en cours du soir. Ainsi, en Egypte, le programme est dispensé 4 plages de 10 jours, tous les trimestres. Cela se passe généralement au cours des mois de novembre, février, mai et juillet. Il y a au moins 25 heures par module qui se terminent tous par des évaluations.

— Et quel est le profil des participants ?

— Il s’agit de personnes travaillant dans des organismes sportifs, de personnes désireuses d’entrer dans le domaine sportif ou encore de nouveaux diplômés souhaitant lancer un projet lié au sport. L’année dernière, nous avons enregistré la participation de plusieurs sportifs égyptiens connus comme Nader Al-Sayed, Zakariya Nassef, Mohamad Farouq, Rania Elwani, Salma Chabana, Emad Farouq et bien d’autres.

— Hormis visiter l’Egypte, quel est l’autre rêve que vous aimeriez voir s’accomplir ?

— (Il sourit). Etant un ancien athlète en aviron, je rêve de ramer un jour sur le Nil. Eh oui, encore un rêve lié à l’Egypte .

Propos recueillis par Amr Moheb

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