Omnisports .
De passage en Egypte, le
Suisse Bertrand
Reeb,
président du Centre International d’Etude du Sport (CIES),
évoque son programme et ses ambitions.
« Le sport est une science et non plus une gestion au jour
le jour »
Al-ahram hebdo : Vous êtes en
Egypte pour l’ouverture de la 4e édition du programme FIFA/CIES
pour la gestion sportive à l’Université du Caire. La plupart
des lecteurs connaissent la FIFA mais peu de gens
connaissent le CIES ...
Bertrand Reeb :
C’est une fondation à but non lucratif créée en 1995 à
Neuchâtel à la suite d’un partenariat avec la Fédération
Internationale des Associations de Football (FIFA),
l’Université de Neuchâtel, la ville de Neuchâtel et le
Canton de Neuchâtel. Le CIES est considéré comme étant « le
bras académique » de la FIFA.
— Quels sont les objectifs du CIES et les stratégies pour
les réaliser ?
— Le CIES a été créé afin de favoriser une coopération plus
étroite entre le monde sportif et le monde académique, en
améliorant les compétences de gestion du sport et en
permettant de comprendre certains phénomènes sportifs grâce
à la recherche.
La technologie et la recherche ont touché le sport à
l’instar de tous les autres domaines d’activité de notre
société. Le sport est désormais une science et non plus
seulement une gestion au jour le jour. On ne peut plus
évoluer dans le monde sportif sans être informés des
nouveautés.
Les objectifs du CIES sont de développer les activités
sportives à travers la formation, le conseil et la recherche
spécifique au monde du sport. Le CIES est ouvert à tous les
sports ainsi qu’aux diverses réalités du monde.
— Pourquoi avoir choisi l’Egypte ?
— Le CIES a souhaité organiser son Programme de gestion
sportive en Egypte, car c’est un pays-clé dans sa région,
surtout dans le domaine du sport. Après des discussions avec
plusieurs universités, son choix s’est porté sur
l’Université du Caire, vieille et prestigieuse institution
académique. Je suis un peu les activités sportives en
Afrique et il est évident que l’Egypte occupe une place de
choix sur le continent mais également au Proche-Orient.
L’Egypte est le recordman des titres en football et possède
de très bonnes équipes de handball et de volley-ball.
L’Egypte, c’est aussi l’un des 4 membres fondateurs de la
CAF ainsi que le premier pays arabe et africain à avoir
participé à la Coupe du monde. Sur le plan administratif,
les présidents de la Fédération internationale de handball
et d’autres confédérations africaines de sport sont des
Egyptiens.
— Revenant aux programmes. Leurs contenus sont-ils
typiquement les mêmes dans toutes les universités du monde ?
— Bien sûr que non. Ils varient d’une région à une autre.
Ils sont adaptés à chaque région en fonction des besoins
locaux, des points forts et des points faibles. Il existe 6
modules principaux communs : ils se rapportent à la finance,
au droit, à la gestion du sport, au marketing et au
sponsorship, ainsi qu’à la
communication et la gestion des événements sportifs. Ces six
modules constituent le dénominateur commun à tous les
programmes organisés dans le cadre du réseau et représentent
l’épine dorsale de la gestion sportive partout à travers le
monde. Parallèlement, il y a d’autres modules adaptés aux
besoins de chaque région. Par exemple, l’Université du Caire
enseigne un module sur la sécurité : comment sécuriser les
stades, les installations sportives et les individus pendant
un événement.
Ce programme s’adresse aux gens qui désirent adopter une
approche professionnelle. Il leur donne les outils de base
pour une bonne gestion sportive et met à jour leur
connaissance dans ce domaine.
— Comment organisez-vous les cours ?
— Tout d’abord, je tiens à préciser que ces cours sont
animés par des conférenciers et des universitaires venant du
monde entier. Nous cherchons à offrir aux participants ce
qui leur manque dans le domaine de la gestion du sport. Par
ailleurs, face aux difficultés de mobiliser des participants
sur une année entière, nous avons opté pour un système en
modules et en cours du soir. Ainsi, en Egypte, le programme
est dispensé 4 plages de 10 jours, tous les trimestres. Cela
se passe généralement au cours des mois de novembre,
février, mai et juillet. Il y a au moins 25 heures par
module qui se terminent tous par des évaluations.
— Et quel est le profil des participants ?
— Il s’agit de personnes travaillant dans des organismes
sportifs, de personnes désireuses d’entrer dans le domaine
sportif ou encore de nouveaux diplômés souhaitant lancer un
projet lié au sport. L’année dernière, nous avons enregistré
la participation de plusieurs sportifs égyptiens connus
comme Nader Al-Sayed, Zakariya
Nassef, Mohamad
Farouq,
Rania Elwani, Salma
Chabana,
Emad Farouq et bien
d’autres.
— Hormis visiter l’Egypte, quel est l’autre rêve que vous
aimeriez voir s’accomplir ?
— (Il sourit). Etant un ancien athlète en aviron, je rêve de
ramer un jour sur le Nil. Eh oui, encore un rêve lié à
l’Egypte .
Propos recueillis par
Amr
Moheb