Nouvelles élections,
anciennes méthodes
Hicham Mourad
Pour ou contre la charte d’Al-Selmi
Makram M. Ahmad
Editorialiste
Syrie : savoir avant d’agir
Abdallah Al-Achaal
Politologue
Des élections pour élaborer la Constitution
Abdel-Azim Hammad
Politologue
Rien ne change
Mounir Hamza
Chercheur
Edito
L’imbroglio Place Tahrir
Ce fut comme un coup de foudre,
ces scènes de violence qui ont éclaté samedi sur la place Tahrir.
Nul ne s’y attendait. La veille, ce fut un vendredi de protestation qui s’est
très bien déroulé. Enfin, tous les représentants du mouvement révolutionnaire
étaient là ayant une seule exigence, du moins une revendication fondamentale,
s’assurer d’un transfert du pouvoir aux civils avant la fin du mois d’avril
2012. Pour le reste, il s’agissait aussi d’exiger de réaliser des demandes de
la population exprimées depuis des mois et qui ne semblent pas avoir eu d’échos
chez les responsables.
Mais tout le choc est venu
lorsque le chaos s’est emparé de la place Tahrir
samedi, menaçant la stabilité du pays et le processus électoral devant commencer
le 28 novembre. Les accusations vont bon train entre les manifestants et les
forces de l’ordre. Mais ce qui est évident, c’est l’incapacité des autorités à
gérer la crise. Des rumeurs de toutes sortes courent : un complot se déroule
pour déstabiliser l’Egypte.
Les protestataires de Tahrir, ceux qui restaient samedi, appartiendraient à des
forces hostiles. Ce que la télévision d’Etat a répété sans dire qui sont ces
forces qui en veulent à l’Egypte. Certes, des pays ne sont pas satisfaits du
printemps arabe, mais les événements ne peuvent pas s’expliquer de cette
manière. L’intervention des forces de l’ordre samedi matin a été jugée très
violente, de quoi provoquer la colère et mobiliser d’autres révolutionnaires
qui avaient déjà quitté la place. Ici, on peut dire que c’est une approche
erronée d’une situation où il fallait faire preuve de tact et d’intelligence,
surtout que la sécurité centrale n’a pas bonne presse depuis janvier.
L’autre cafouillage vient du
gouvernement qui semble toujours très passif. L’armée aussi suscite des
interrogations faites d’embarras. La gravité du problème est que cette absence
de clarté et la manière si ambiguë avec laquelle cette crise est abordée
viennent mettre en danger le processus électoral. Le ministère de l’Intérieur a
fait des déclarations où il s’engage d’assurer la sécurité du vote. Mais
comment peut-on s’en assurer ? En même temps, les législatives représentent un
danger en soi, surtout dans les zones de Haute-Egypte et les zones rurales où
règne l’esprit de clan. Parallèlement, les caciques de l’ancien PND apportent
une dose d’insécurité. Une prise de conscience s’avère nécessaire pour les
citoyens comme pour les autorités. Il ne faut guère s’aventurer sur les voies
périlleuses auxquelles poussent les uns et les autres .
Al-Ahram
Hebdo