Place tahrir .
Nouvelles formations issues de la révolution, des avatars du
PND, salafistes et Frères, gauche et libéraux, tous sont sur
la liste avec leurs représentants les plus significatifs.
Partis et figures
Le
Parti social-démocrate égyptien
Il s’agit de l’un des plus grands partis libéraux issus de
la révolution du 25 janvier qui met l’accent dans son
programme sur les principes de la sociale-démocratie, tout
en tentant de faire un équilibre entre l’encouragement des
projets libres et la justice sociale, l’esprit d’entreprise
et de solidarité. Le parti est également un membre fondateur
de la « Kotla Al-Masriya » (le bloc égyptien) et le deuxième
plus grand parti en termes de représentation sur ses listes
électorales. Cette formation a vu le jour le 3 juillet 2011.
Ce parti renferme de grandes personnalités comme Mohamad
Aboul-Ghar, membre fondateur et membre du conseil
d’administration du parti, le politologue Emad Gad qui est
membre fondateur et membre du comité administratif, et Hazem
Al-Biblawi, membre du conseil d’administration du parti. Son
programme électoral est d’assurer les droits civils,
politiques, économiques et sociaux de tous les individus, de
soutenir un Etat moderne, civil et démocratique, dans lequel
tous les citoyens sont égaux dans leurs droits et devoirs.
Emad Gad
A Choubra, ce quartier populaire à majorité copte, les
photos de Emad Gad se trouvent un peu partout. Elles
dominent les autres de par leur nombre et leur dimension
dans le quartier. Ce politologue, qui représente le courant
libéral, est apparu avec force suite à la révolution du 25
janvier par ses positions politiques très fermes. Ce
chercheur au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques
(CEPS) d’Al-Ahram et actuel candidat du Parti
social-démocrate, a pu se faire rapidement une bonne
réputation dans son quartier. Gad a pris plusieurs positions
énergiques dont la plus importante est la critique adressée
au Conseil militaire suite aux événements de Maspero.
Liberté
et justice
« Liberté et justice », le premier parti politique issu de
la confrérie des Frères musulmans, s’affiche comme le grand
favori des législatives qui débuteront le 28 novembre.
Il s’agit d’un parti civil à référence islamique visant à un
retour modéré et progressif à l’identité islamique. La
majorité de ses membres appartiennent à la confrérie des
Frères musulmans, cette organisation interdite mais tolérée
sous l’ancien régime. Le programme du parti souligne son
attachement à la souveraineté du peuple, à l’alternance
démocratique et aux droits des minorités. Le rétablissement
de la sécurité et la restructuration de l’échelle salariale
constituent les principaux axes de sa compagne électorale.
Liberté et justice se pose comme la principale force
politique organisée du pays souhaitant briguer la moitié des
sièges du premier Parlement post-Moubarak. Sur le terrain,
ils sont les seuls à faire vraiment campagne, pendant que
les candidats libéraux débattent sur les chaînes
satellitaires.
Parti
Al-Nour
Il est le bras politique du courant salafiste en Egypte. Ce
courant répétait depuis longtemps qu’il évitait la vie
politique parce qu’elle est « en contradiction avec la
charia ». Mais voilà qu’on le retrouve sur la ligne de
départ des premières élections libres après la révolution
pour prendre sa part du gâteau politique. « Vers le chemin
de la lumière » est le slogan de ce parti, qui a un
programme bien détaillé et qui compte plus que 100 000
membres et 150 bureaux dans 27 gouvernorats.
Le parti a formé une coalition avec d’autres partis
salafistes comme Al-Assalah, Al-Fadilah et Al-Islah après
s’être séparé de l’Alliance démocratique, une coalition
dirigée par le parti des Frères musulmans, ses principaux
rivaux aux élections.
Ce parti ne se contente pas de s’appuyer sur la popularité
des cheikhs salafistes dans les mosquées et à la télé, il a
aussi entamé une vigoureuse campagne dans les villes comme
dans le monde rural. Les affiches des candidats salafistes
jouent sur l’esprit religieux des Egyptiens : « Donner une
voix à ceux qui ne méritent pas équivaut à un faux
témoignage ».
Moustapha
Al-Naggar
Est l’ancien coordinateur général de la campagne nationale
soutenant Mohamad ElBaradei à la présidentielle. Après la
révolution, il a formé le parti Al-Adl (justice). Ce
dentiste de 31 ans est un ancien Frère musulman. Son
grand-père, Kamal Abdel-Tawab, était une personnalité de
premier plan à la confrérie. Et Al-Naggar devint lui-même
membre de l’aile des jeunes avant de la quitter en 2005. Il
embrasse une approche plus centriste, dit-il. Le
politicien-dentiste était parmi ces jeunes qui sont
descendus le premier jour de la révolution et ont campé sur
la place Tahrir pour réclamer le départ de Moubarak. Il gère
également le blog « Je suis avec eux » sur les questions des
droits de l’homme. Co-fondateur du nouveau parti Al-Adl, qui
se veut centriste, il se présente d’ailleurs en tant
qu’indépendant dans la circonscription de Madinet Nasr aux
prochaines législatives.
Asmaa
Mahfouz
Cette jeune militante de 26 ans est l’une des figures
emblématiques de la révolution. Elle se présente aujourd’hui
comme une candidate pour le parti Al-Tayar Al-Masri, dans la
plus grande et la plus forte circonscription, celle
d’Héliopolis. Une circonscription qui est connue par être le
bastion du PND. Le concurrent d’Asmaa n’est que Amr Hamzawy,
une autre égérie de la révolution.
C’est l’une des fondatrices du mouvement du 6 Avril. Asmaa a
des ambitions sans limites. Elle a proclamé son intention de
se présenter aussi aux élections présidentielles.
Elle pense que sa participation peut réduire les chances des
anciens membres du PND. Diplômée de la faculté de commerce,
elle est responsable de vente et de comptabilité dans la
compagnie d’Internet bien renommée Link.net.
Abdel-Réhim
Al-Ghoul
« Al-Ghoul pour toujours », ont scandé en Haute-Egypte les
partisans de Abdel-Réhim Al-Ghoul, l’un des caciques de
l’ancien régime et membre dévoué du PND qui a occupé le
siège du gouvernorat de Qéna au Parlement pendant 40 ans. La
révolution ? Pour lui, ce n’est pas une raison pour quitter
la vie politique et sacrifier son siège. C’est pourquoi il
défie la volonté de cette révolution contre un régime dont
il était l’un des piliers, et mène sa campagne sous
l’étiquette d’indépendant. « Je suis déjà en lice et je
remporterai les élections. C’est une réalité que tout le
monde doit comprendre », affirme-t-il avec un ton rauque
plein de vantardise.
Il se présente avec un programme électoral pâle et
traditionnel évoquant le développement de la Haute-Egypte
sans en préciser d’itinéraire précis. Son pari essentiel se
base sur son histoire parlementaire et les liens familiaux
et tribaux.
Parti
de l’Alliance populaire socialiste
Ce n’est pas seulement le premier parti de gauche qui soit
apparu après la révolution de janvier mais il s’agit aussi
du premier nouveau parti de tendance gauchiste qui soit
légalement reconnu. Le parti a d’abord été un membre « des
forces de l’Alliance socialiste ». Le parti compte de
célèbres personnalités politiques comme Aboul-Ezz Al-Hariri,
membre fondateur, Abdel-Ghaffar Chokr et Moustapha Kamel
Al-Sayed. Le programme du parti est fondé sur la mise en
place d’un gouvernement civil démocratique qui ne fait
aucune distinction entre les classes sociales et
l’établissement d’une république parlementaire avec un seul
corps législatif et le gouvernement qui sont soumis à
l’obligation de rendre compte au Parlement. Le parti appelle
également à l’abolition immédiate de la loi d’urgence.
Marwa
Ibrahim Al-Qammach
La candidate sans visage. Elle représente le parti salafiste
Al-Nour qui mène sa campagne d’une manière très
originale : au lieu d’afficher sa photo sur les pancartes,
elle y a fait imprimer la photo de son mari. Marwa Al-Qammach,
qui se présente dans la province de Daqahliya, utilisait
initialement des affiches représentant une fleur mais, après
la publication de remarques sarcastiques sur Twitter, elle a
remplacé la fleur par la photo de son mari.
La candidate aurait, dit-on, un diplôme en études
islamiques.
Le parti d’Al-Nour sur son site Internet a riposté avec
force. Il a confirmé le recours à l’image de la rose mais
pas à celle de l’époux, accusant les libéraux d’être
derrière cela. « Nous ne savons pas ce qu’ils veulent du
visage de la candidate », s’interrogent-ils. « Nous n’avons
accepté les candidatures des femmes qu’à contrecœur, parce
que les listes ne vont être admises sans présence d’une
femme », ajoutent-ils.
Al-Wassat
Il a été formé en 1996, bien avant la révolution du 25
janvier, mais il n’a été officiellement reconnu par décision
de justice qu’une semaine après la chute de Moubarak. Al-Wassat
a souvent été présenté comme une alternative islamiste
modérée aux Frères musulmans. Ses fondateurs sont des
dissidents de la confrérie, notamment Aboul-Ela Madi qui
dirige actuellement le parti. Autres personnalités sont
liées à Al-Wassat comme le candidat à la présidentielle
Sélim Al-Awwa et l’ancien membre éminent des Frères
musulmans Essam Sultan.
Al-Wassat participe aux législatives sans faire partie de
coalition électorale. Grâce à 46 listes, le parti dispute
les 332 sièges par liste ainsi que 70 des 166 sièges
uninominaux. Sur ces listes figurent 69 femmes et 2 coptes.
Al-Wassat se décrit comme un parti « civil » à « référence
islamique », opposé néanmoins au régime théocratique.