Al-Ahram Hebdo,Environnement | Un seul coupable pour mille maux

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 Semaine du 23 au 29 novembre, numéro 897

 

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Environnement

Pollution . Face à la pression populaire, des mesures strictes ont été imposées à l’usine d’engrais MOPCo-Agrium.

Un seul coupable pour mille maux

« Non à l’industrie des poisons ! », « Fermez l’industrie de la mort ! », « Sauvez Damiette ! ». La grogne des citoyens contre l’usine d’engrais azotés se poursuit. Celle-ci appartient à la société publique Misr Oil Processing Company (MOPCo) et à la firme canadienne Agrium.

Les citoyens de la ville de Damiette se sont révoltés, le 7 novembre, contre les responsables, dans le but de fermer l’usine qu’ils jugent responsable de lourds dégâts environnementaux qui auraient des effets sur la santé des habitants et du bétail. Il est cependant difficile de connaître avec précision les responsables de la pollution issue de plusieurs sources différentes.

La crise a commencé en 2008, quand la firme canadienne Agrium se lance dans la construction d’une usine d’engrais pour produire de l’urée à Ras Al-Bar. Des citoyens lancent alors une campagne populaire contre la firme et le gouvernement décide de transférer l’usine de Ras Al-Bar vers la région industrielle du port de Damiette. Une solution semblait avoir été trouvée.

Mais en février dernier, tout bascule à nouveau. Plusieurs groupes sont créés sur Facebook dans le but de fermer l’usine de Damiette.

Quel impact sur l’environnement ?

Au sein du complexe industriel de Damiette, il est difficile de déterminer la part exacte de responsabilité de l’usine d’engrais sur une éventuelle dégradation du milieu naturel.

Pour en savoir plus, le premier ministre, Essam Charaf, a formé un « comité d’urgence » composé des ministres de l’Environnement, du Pétrole, de la Santé ainsi que d’experts et de personnes de la société civile. 

Abdou Al-Bardawily, représentant la société civile de Damiette au sein de ce comité, précise qu’il est formé de 18 personnes. Il comprend des  professeurs de sciences des Universités de Damiette et de Mansoura, des experts de l’Agence Egyptienne pour les Affaires de l’Environnement (AEAE), d’un représentant de l’ordre des Médecins, d’un journaliste et de l’imam de la mosquée de Damiette.

Le comité, qui a travaillé pendant 70 jours, a demandé au ministère de l’Environnement les résultats des mesures des émissions d’ammoniac et d’oxyde de soufre et d’urée. Ces émissions sont mesurées en continu depuis trois mois déjà à travers le réseau de monitorage des cimenteries dépendant de l’AEAE. D’une manière plus générale, ces émissions sont mesurées dans le port de Damiette depuis décembre 2010. 

Selon l’ingénieur Mahmoud Chawqi, chef du département central de l’impact environnemental à l’AEAE et représentant de l’agence au sein du comité scientifique, les taux de pollution relevés sont inférieurs aux normes déterminées par la loi sur l’environnement numéro 4 de l’année 1994. Des normes qui peuvent cependant paraître aujourd’hui obsolètes.

« Nous avons prélevé des échantillons d’eau à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine. Ceux relevés à l’intérieur sont conformes aux normes. Mais les taux de l’extérieur sont élevés en DBO (Demande Biologique en Oxygène), et en DCO (Demande Chimique en Oxygène) », indique Chawqi.

L’usine nécessite un système de refroidissement pompé dans le réseau d’eau potable. L’eau usée est ensuite traitée au sein de l’usine avant d’être versée dans le réseau d’assainissement de Ras Al-Bar, qui reçoit quotidiennement 4 000 m3 d’eau en provenance de l’usine d’Agrium-MOPCo et 30 000 m3 en provenance de la ville de Ras Al-Bar.

Pressions populaires

Face aux manifestations, le comité a fini par imposer 13 mesures que l’usine doit appliquer au plus vite, ceci afin d’apaiser l’opinion publique.

Parmi ces mesures figure la construction d’une seconde station d’épuration pour traiter le drainage industriel d’un coût de 50 millions de L.E. L’eau ainsi traitée pourra être utilisée pour irriguer les cultures environnantes. Le comité a également demandé à Agrium-MOPCo de construire une station de dessalement de l’eau de mer, qui évitera à l’usine d’utiliser l’eau potable. Cette économie permettra de promouvoir l’agriculture autour de Damiette.

Les mesures exigent également l’installation de filtres afin d’absorber l’ammoniac avant qu’il ne sorte de la cheminée de l’usine. Une demande surprenante, car les tests n’ont pas révélé un taux d’ammoniac élevé.

« Les demandes sont exagérées. Le comité souhaite l’utopie : je ne suis pas sûr que la compagnie Agrium-MOPCo sera capable de satisfaire ces demandes », commente Mahmoud Chawqi

Medhat Youssef, directeur exécutif de l’usine Agrium-MOPCo, critique le rapport du comité en se basant sur l’absence de telles exigences dans la loi. « Notre usine respecte l’environnement et ne pollue pas. Nous sommes prêts à recevoir des inspecteurs des Nations-Unies et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) », a-t-il déclaré la semaine dernière.

L’ingénieur Mamdouh Hamza a déclaré qu’un comité tripartite sera formé par la Suisse, l’Australie et la Norvège dans le but d’étudier la situation environnementale des usines situées dans le port de Damiette et de déterminer les responsables de la pollution. Les usines polluantes devront par la suite adopter des mesures, afin de réduire leur impact néfaste sur l’environnement .

Dalia Abdel-Salam

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Un Atlas
pour l’oasis de Bahariya

L’Agence égyptienne pour les affaires de l’environnement, par le biais du secteur de la protection de la nature, a déclaré la mise en application du projet L’Atlas des ressources écologiques et humaines dans l’oasis de Bahariya et dans ses réserves naturelles. Le projet, d’une durée de 6 mois, a pour objectif de soutenir la recherche scientifique en préparant une base de données sur les ressources écologiques et humaines de l’oasis. Parmi les résultats attendus : une carte sur l’usage des terres agricoles qui entourent la réserve, une carte sur les hôtels et les sites à visiter et une sur les sites de la région propices à l’investissement .

 




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