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Livre.
Les Palais et villas égyptiens, 1808-1960 est le nouvel ouvrage
de l’Américaine Shirley Johnston, illustré par des photos de
Sherif Sonbol. Une magnifique présentation des plus beaux palais
et villas d’Egypte.
Une saga des splendeurs oubliées
Si
l’Egypte est connue par ses monuments pharaoniques exceptionnels
et par son patrimoine islamique de grande valeur, étrangers et
citoyens égyptiens peuvent découvrir à travers le nouveau livre
Les Palais égyptiens et villas, 1808- 1960, publié par l’AUC
Press et rédigé par l’Américaine Shirley Johnston avec Sherif
Sonbol, palais et villas témoins du développement de
l’architecture civile et souvent méconnus. Un oubli qui
s’explique autant par le béton qui envahit le paysage et rend
ces édifices presque invisibles et par le nombre d’ouvrages
limité qui les concernent. La lacune se situe notamment dans les
ouvrages grand public. « Je pensais que faire ce tour de
l’Egypte allait être rapide et facile, les gens sont
sympathiques et le climat est bon ... après tout, mon livre
allait être sur l’Egypte et les splendeurs de son passé récent
... c’est ainsi que je me suis imaginée ... Mais comme j’étais
fautive ! J’ai découvert une Egypte riche, colorée et excitante
comme son passé ! ... Il y avait tellement de choses à voir,
tellement de choses à apprendre. Par où commencer ? Et par quoi
terminer ? ». C’est avec ces mots que Shirley Johnston a
introduit son livre qui invite tout lecteur à voir une nouvelles
face de l’Egypte. Une face que les gens ignorent ou qu’ils
marginalisent et peut-être qu’ils ne voient pas ou n’apprécient
pas sa beauté à côté du chaos de la ville. Le lecteur est tout
d’abord attiré par les belles photos de l’ouvrage, qui est en
grand format, qui représentent 41 palais et villas sélectionnés
non seulement dans les grandes villes de l’Egypte comme Le Caire
et Alexandrie, mais aussi de quelques gouvernorats du Delta et
de la Haute-Egypte.
Dès les premières lignes, Johnston réussit à
attirer le lecteur non seulement par son style facile et simple,
mais plutôt par la nouvelle information qu’elle présente. Déjà
dans l’introduction du livre, elle explique comment est née en
Egypte l’idée de la création des grands palais et des villas.
Elle raconte comment Le Caire moderne a été créé par le khédive
Ismaïl qui a non seulement concentré ses efforts à donner
naissance au Caire moderne, mais il a de même déployé d’énormes
efforts à faire des projets industriels et agricoles, des
barrages et des canaux, en plus de la construction de splendides
palais. « Mais, est-ce que c’était vraiment l’Egypte ? »,
s’est-elle demandée. En fait, architectes, peintres et
décorateurs étaient tous des Français et surtout des Italiens.
Si
l’écrivaine a choisi des endroits connus, comme le palais
d’Al-Gawhara de la Citadelle ou celui de Manesterli de Manial,
dont l’histoire de leur construction est connue, elle a consacré
la deuxième moitié de son ouvrage à présenter des endroits peu
connus par les étrangers et même par la grande majorité des
Egyptiens puisqu’elle a choisi d’écrire et de photographier les
villas des grandes familles égyptiennes d’avant la Révolution de
1952, considérées comme l’élite de la société égyptienne. « Si
l’histoire des palais royaux est connue et est citée dans
beaucoup de livres d’Histoire, celle des villas ne l’est pas »,
souligne Sherif Sonbol. « Shirley a déployé un très grand effort
dans cet ouvrage. Avoir les informations n’était pas une tâche
facile ». Il donne l’exemple du palais d’Antoniades d’Alexandrie.
« Elle a dû aller à Alexandrie plusieurs fois pour avoir la
bonne information. C’était l’une des tâches les plus difficiles
», reprend-il. « Elle a fait beaucoup de recherches, je n’ai
jamais vu quelqu’un qui travaille comme elle ». En fait,
l’effort déployé par l’auteure est clair. Elle a fait le tour
des villas qui servent jusqu’à nos jours de résidence et dont la
vie quotidienne est claire dans les illustrations qui reflètent
richesse et élégance. Parmi les plus beaux palais représentés
dans le livre figure celui de la famille Greiss à Assiout, en
Haute-Egypte, qui est d’une architecture exceptionnelle en plus
de son intérieur décoré d’anciens meubles de grande valeur.
Johnston a rencontré les propriétaires de ces résidences qui lui
ont raconté l’historique de ces monuments et les beaux souvenirs
d’antan.
Un livre impressionnant par ses photos
éclatantes comme par son texte informatif .
Hala Fares |
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Le photographe du patrimoine
Pharaos of the Sun, Akhenaton, Nefertiti,
Toutankhamon (Pharaons du soleil, Akhenaton, Nefertiti,
Toutankhamon), The Pharaos (Les Pharaons), L’Art mamelouk et
enfin 40 Pyramids of Egypt and their Neighbours (40 pyramides de
l’Egypte et leur voisinage), des ouvrages ayant tous un point
commun. Une seule personne a pris les photos de ces ouvrages.
Sherif Sonbol. En fait Sonbol est le seul photographe égyptien
qui a réussi à faire des livres illustrés sur l’Egypte et son
patrimoine. Quand il a commencé à prendre des photos, il était
plutôt intéressé à tout ce qui est en rapport avec la culture.
Photographe de la Fondation d’Al-Ahram, il se consacrait aux
événements culturels, notamment les manifestations de l’Opéra du
Caire. Pas à pas, il a réussi à se prouver et est devenu depuis
l’inauguration officielle de l’Opéra son photographe accrédité.
Et c’est en fait en 1993 qu’il a réussi à regrouper les plus
belles photos qu’il a prises lors des spectacles et surtout
celles du ballet qu’il a insérées dans son premier livre
intitulé Opéra 1988-1993. S’étant donné alors pour vocation de
réaliser des ouvrages, Sonbol a décidé de suivre cette ligne et
a été fort intelligent de choisir un domaine que les
photographes égyptiens n’avaient pas encore pénétré, à savoir le
patrimoine égyptien. C’est ainsi qu’en 1999, il a participé à un
grand ouvrage publié par le Musée des beaux-arts de Boston à
l’occasion de l’organisation d’une grande exposition abritant
une grande quantité de monuments égyptiens. C’est ainsi qu’il a
commencé son parcours avec les monuments égyptiens. « J’aime
tout ce qui est en rapport avec la culture », dit-il. Pour ce et
pour faire des livres sur le patrimoine égyptien, Sonbol a dû
faire beaucoup de lectures et de voyages en Egypte pour bien
assimiler l’histoire de son pays. « Je rêve de présenter les
monuments égyptiens de façon différente ». Pour lui, tous les
ouvrages du patrimoine présentent l’Histoire égyptienne de façon
très spécialisée et pas pour le grand public. Il cherche ainsi à
faire de belles photos accompagnées de textes simples pour le
grand public et les enfants et surtout à bon prix.
Sonbol reconnaît que prendre une photo d’un
monument n’est pas chose facile. « Il est très difficile de
prendre une photo d’un bâtiment et surtout ceux du Caire
islamique qui se trouvent dans des ruelles extrêmement étroites
». Pour lui, « une photo peut me prendre des heures et même
parfois des jours pour faire une belle photo. Tout dépend du
soleil », explique-t-il.
Sonbol prépare actuellement son nouveau livre
qui est censé être publié en septembre prochain sur les églises
en Egypte .
H .F. |
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