Al-Ahram Hebdo,Invité | Fawzi Salloukh, Nous comptons en premier lieu sur l’armée libanaise
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 Semaine du 16 au 22 août 2006, numéro 623

 

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Le ministre libanais des Affaires étrangères, Fawzi Salloukh insiste sur le maintien de l’unité entre Libanais, au lendemain de la guerre menée contre le Liban par Israël.

Nous comptons en premier lieu sur l’armée libanaise

Beyrouth,
de notre correspondant —

Al-Ahram Hebdo : Beaucoup d’observateurs craignent un conflit politique interne sur le désarmement du Hezbollah. Qu’en pensez-vous ?

Fawzi Salloukh : Les Libanais sont tous solidaires. Au cours de cette guerre barbare déclenchée par Israël contre le peuple libanais, l’unité nationale libanaise s’est clairement révélée. Les Libanais tiennent à leur unité et ne la céderont pour rien. Tous les sujets sont minutieusement étudiés afin de prendre les bonnes décisions. Nous n’accepterons jamais que l’unité nationale réalisée durant les récents événements ne soit brisée.

— Mais il existe vraiment un problème au sujet du désarmement du Hezbollah.

— Cette question avait été soulevée lors du dialogue national. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a présenté une étude au cours de la dernière séance sur une stratégie militaire nationale libanaise capable d’affronter les agressions israéliennes. Nous étudions actuellement tous les aspects de ce dossier. C’est le conseil des ministres qui en décidera à la fin. De toute façon, toutes les questions sont actuellement discutées et chaque ministre exprime librement ses opinions. Nous sommes solidaires et nous tenons tous à l’intérêt du pays et à la préservation de sa souveraineté et de sa stabilité.

— De nombreuses parties internationales ont accusé le Hezbollah d’avoir enfreint l’accord de trêve pour avoir dépassé la ligne bleue. Qu’en dites-vous ?

— C’est Israël qui enfreint, depuis des années, l’accord de trêve cité dans les points du plan du gouvernement présenté à l’Onu. Ce plan a fait état de la possibilité d’amender l’accord à travers l’Onu, pour qu’il soit plus adapté à la nouvelle conjoncture. Tout cela sous les commandes de l’Onu. Nous avons accepté l’augmentation des effectifs de la Finul. Cependant, nous comptons en premier lieu sur l’armée libanaise qui jouit du respect de tous les Libanais. C’est pourquoi tout le gouvernement réuni a pris sa décision audacieuse d’envoyer son armée au sud avec le retrait total des forces israéliennes en-deçà de la ligne bleue. Je pense que la proposition présentée par le gouvernement, et soutenue par tout le peuple libanais, a été un critère principal déterminant ceux qui veulent que le Liban se renforce en comptant sur ses propres outils, en fonction la souveraineté de l’Etat et de ses droits, et ceux qui veulent à tout prix faire entrer le pays dans les entreprises dont nous avons eu l’expérience dans le passé et qui nous ont causé bien de torts.

— La résolution 1 701 a-t-elle réalisé le minimum de ce que voulait le Liban ?

— La résolution 1 701 a vu le jour suite à un accouchement difficile. De nombreux responsables, les grandes puissances membres et non membres du Conseil de sécurité, ainsi que la troïka arabe et les efforts libanais ont participé à sa formulation. On aurait bien sûr préféré que le Conseil de sécurité ordonne un cessez-le-feu immédiat au lieu de donner la chance à Israël de commettre davantage de crimes contre le peuple libanais. Cependant, à l’heure où Israël voulait profiter de ce temps, il a subi de grandes pertes. En fait, je m’étonne comment le Conseil de sécurité ne s’est réuni qu’un mois après le début des agressions israéliennes contre le Liban. De plus, la résolution n’est pas claire en ce qui concerne le retrait des forces israéliennes derrière la ligne bleue. La résolution du Conseil de sécurité stipule que ce retrait soit parallèle au déploiement de l’armée et de la Finul. Nous insistons sur ce point et espérons qu’il sera appliqué à la lettre. Si les forces israéliennes restent sur les territoires libanais, ceci entravera le déploiement de l’armée libanaise et de la Finul.

— La résolution 1 701 n’a-t-elle donc aucun aspect positif pour le Liban ?

— Elle en a. La résolution n’a pas été classée sous le chapitre 7, comme l’a officiellement revendiqué le Liban. De plus, il n’y aura pas de forces internationales en dehors du cadre de l’Onu. Ceci est une chose importante car nous avons une mauvaise expérience avec les forces multinationales. En ce qui concerne les Fermes de Chebaa, nous aurions souhaité que la proposition du gouvernement libanais de les placer sous l’autorité de l’Onu soit adoptée. Selon la résolution 1 701, le secrétaire général de l’Onu présentera des propositions pour résoudre cette question dans 30 jours. La simple mention des Fermes de Chebaa dans une résolution internationale concernant le Liban constitue une reconnaissance par la communauté internationale des droits libanais sur cette zone. Au départ, nous avons demandé qu’il n’y ait pas de distinction entre les détenus libanais et les détenus israéliens. La simple demande de trouver une solution rapide à cette question signifie qu’ils doivent s’empresser de libérer les détenus libanais comme a été exigée la libération des deux prisonniers israéliens. Que la résolution stipule un retrait total des forces israéliennes avec l’entrée des forces libanaises et de la Finul, représente un aspect positif. Nous avions d’ailleurs revendiqué un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel suivi d’un retrait immédiat afin de permettre le déploiement de l’armée libanaise et de la Finul. Si les forces israéliennes se maintiennent au sud, nous considérons ceci comme une occupation des territoires libanais. Le Liban avait aussi demandé qu’Israël lui remette les plans des mines qu’il a plantées. La résolution a retenu cette exigence. En ce qui concerne le désarmement, un dialogue international sera engagé à ce sujet incluant le gouvernement libanais. La résolution stipule aussi le retour des déplacés à leurs villages et la nécessité d’instaurer la paix stable et durable conformément aux résolutions 242 et 338. C’est-à-dire qu’ils ont commencé à étudier la cause palestinienne, qui est l’essence du problème.

— Vous avez mentionné que la résolution portait de nombreux aspects négatifs sur lesquels vous avez émis des réserves. Quelles sont-elles ?

— La résolution n’est pas équilibrée en ce qui concerne la définition de l’agression israélienne. Celle-ci n’est pas la réplique à la capture des deux soldats israéliens. Elle était organisée et planifiée et attendait seulement l’heure H. De plus, la résolution n’a pas exigé un cessez-le-feu immédiat. Nous demandons comment Israël agira durant la période de cessez-le-feu, puisqu’il insiste que sa guerre est une guerre défensive. La preuve en est qu’il a poursuivi ses agressions après la promulgation de la résolution 1 701. Par ailleurs, la résolution ne fait pas assumer à Israël la responsabilité de ces agressions pour que nous puissions demander des indemnisations. Cependant, nous poursuivrons ce sujet auprès des différentes instances internationales.

— Pensez-vous qu’Israël exécutera toutes les clauses de la résolution ?

— Israël n’a jamais exécuté de résolution internationale. A commencer par la résolution 194 jusqu’à la résolution 425. Espérons que le Conseil de sécurité sera tranchant en ce qui concerne la résolution 1 701 et qu’Israël mettra un terme à ses agressions. Dans ce contexte, la volonté internationale joue un rôle important. L’essentiel c’est qu’elle soit forte.

— Comptez-vous poursuivre votre bataille diplomatique sur le plan international pour revendiquer des indemnisations à Israël ?

— Le Conseil des droits de l’homme, affilié à l’Onu, a condamné l’agression israélienne dans une résolution dénonçant fortement les violations commises par Israël des lois humaines internationales. Cette résolution revendique aussi l’ouverture d’enquêtes sur les massacres commis par Israël au Liban. Ceci constitue une victoire diplomatique pour le Liban dans la longue chaîne de procès et de plaintes qu’il compte présenter aux diverses instances et forums internationaux, pour punir Israël pour les crimes de guerre commis au Liban. Notre bataille sera longue contre l’ennemi israélien. Ses responsables criminels ne seront pas à l’abri de la justice internationale et desjugements criminels qu’ils méritent.

Fathi Mahmoud

 




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