Al-Ahram Hebdo, Afrique | Craintes de troubles post-électoraux
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 

 Semaine du 16 au 22 août 2006, numéro 623

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Kiosque

  Société

  Arts

  Idées

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Loisirs

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Afrique

RD Congo . Les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 30 juillet sont attendus dans les jours à venir. Le chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila,  revendique déjà sa victoire, tandis que plusieurs candidats dénoncent des fraudes.

Craintes de troubles post-électoraux

C’est ce 20 août que les Congolais connaîtront les résultats des présidentielles du 30 juillet dernier. Mais ce n’est que le 31 août que la Cour suprême de justice doit les proclamer, après examen d’éventuels contentieux. Pas de surprise attendue cependant. Le chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila, est toujours en tête, devant le vice-président Jean-Pierre Bemba, selon des derniers résultats partiels affichés samedi dernier et portant sur près de 20 % des inscrits. Selon les chiffres, Kabila obtient 55 % des suffrages exprimés, loin devant son principal adversaire M. Bemba, un ex-rebelle, qui en obtient 17,8 %.

L’annonce des résultats s’avère extrêmement lente, et la population congolaise s’impatiente pour connaître l’issue de ces élections historiques.

La Mission de l’Onu en RDC (Monuc), qui dispose de 17 600 Casques bleus dans le pays, a expliqué que la proclamation des résultats prenait « autant de temps » en raison notamment de « l’étendue du territoire », de « l’absence d’infrastructures », du comptage « manuel » et de « l’incivisme de certains agents ».

Cependant, les résultats provisoires de ces élections jugées historiques — il s’agit des premiers scrutins libres et démocratiques en plus de quarante ans dans l’ex-Zaïre —, ne prêtent pas à l’optimisme. Ils prouvent surtout que le pays est coupé en deux : l’Est a choisi jusqu’à présent massivement M. Kabila, l’ouest a voté M. Bemba, originaire de cette région. Ce qui signifie des divisions régionales et ethniques dont les conséquences peuvent être fâcheuses. Il reste aussi à connaître les résultats du vote crucial de la capitale Kinshasa, où la majorité des habitants préfèrent Bemba, et de plusieurs grandes villes (régions où le président a jusqu’à présent obtenu des scores de l’ordre de 80 %) ne sont toujours pas connus non plus. « Mais il paraît difficile que Bemba passe désormais devant Kabila (au premier tour), car il reste de gros réservoirs de voix pour Kabila », a jugé un diplomate. Pour être élu dès le premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés. Si aucun des 32 candidats n’arrive à franchir cette barre, un second tour sera organisé le 29 octobre.

Tout comme l’arrivée en tête de Kabila n’est pas une surprise, les dénonciations de fraudes ne le sont pas non plus. Quinze candidats à la présidence de la République ont, dans une déclaration politique, dénoncé des fraudes massives au point de mettre en doute la validité du scrutin. Cependant, les observateurs internationaux, qui ont effectivement relevé des irrégularités dans les scrutins présidentiel et législatif, ont estimé que les scrutins on été « globalement satisfaisants », malgré des tentatives « isolées » pour acheter des voix ou intimider des électeurs, d’après les chiffres de la Mission des Nations-Unies au Congo (Monuc). Quant à l’Union européenne, elle a déploré « certaines défaillances » dans la récolte des chiffres, et un observateur, qui a requis l’anonymat, a affirmé que la compilation « n’allait pas du tout » à Kinshasa. Des plis, qui contiennent les résultats des bureaux de vote, arrivent déchirés aux centres de compilation, après avoir été malmenés pendant le transport. Les agents de la Commission Electorale Indépendante (CEI) doivent alors tenter de reconstituer les plis au milieu de montagnes de documents, ce qui augmente considérablement les risques d’erreurs ou de fraude.

Mais si la mission du dépouillage est difficile dans un pays pauvre et dénué d’infrastructures, tel que la RDC, le plus dur sera sans doute l’après-élection. Selon les observateurs, la situation risque d’exploser à tout moment à nouveau en RDC, un pays qui sort difficilement de cinq années de guerre (1998-2003) qui ont fait plus de trois millions de morts directement ou indirectement (famine, maladies, violences, etc.) et où la situation reste encore très volatile, notamment dans l’Est.

« Il est vrai que Kabila est largement favori, estime le Dr Helmi Chaarawi, analyste au Centre des études africaines. Il est le seul à avoir présenté un véritable programme électoral. Cependant, le pays reste menacé par la reprise des violences. S’il n’y a pas de second tour, il y a le risque d’une flambée de violence de la part des partisans des perdants. Et là, tout peut encore dégénérer ».

Maha Salem

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah - Chourouq Chimy
Assistants techniques: Karim Farouk - Dalia Gabr
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.